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Entendre la violence chez l’enfant

Je réponds aujourd’hui à une question posée par Sandrine  concernant un enfant de 8 ans qui se bat.

Vous me demandez : « comment lui est venu ce moyen de communiquer quand dans le foyer il n’y a pas de violences physiques? »

Vous vous interrogez sur l’origine de la violence de cet enfant. C’est vrai que l’enfant peut reproduire des comportements qu’il peut voir chez ses parents, mais pas seulement : l’école est également un lieu de prédilection pour apprendre des comportements, et la télévision aussi… Il n’y a pas que le foyer. Je ne pense pas que la réponse soit à chercher dans cette capacité de nos enfants à nous imiter ou dans une faute des parents.

Selon moi, la question n’est pas tant comment lui est venu ce moyen de communiquer… mais que tente-t-il de dire ainsi ?

Vous avez raison, la violence est un moyen d’expression, même s’il est inapproprié.

Voici donc les pistes que je vous propose, sachant que ce sont des balises un peu générales et qu’elles seront à adapter au contexte.

 

1) Entendre la violence comme un langage

Un enfant se bat : c’est un langage.

La première chose à faire est de pouvoir entendre que l’enfant tente de dire quelque chose qu’il ne peut exprimer autrement.

Nous ne pouvons pas deviner ce que tente de dire l’enfant ainsi. Je vous invite donc à le lui demander. Il serait possible de lui dire : « je ne sais pas ce que tu tentes de dire par ces bagarres, j’imagine que ça doit être très important pour toi, pour que tu le dises comme ça. » Et laisser l’enfant cheminer avec cette interrogation. Car parfois l’enfant lui-même n’a pas conscience de sa souffrance.

Je vous propose de repérer dans quels moments l’enfant se bagarre, avec qui etc… afin d’en savoir plus. Il est aussi possible que l’enfant se batte parce qu’il est agressé physiquement et qu’il se défend…ce qui n’est pas la même chose que si c’est lui qui déclenche les bagarres.

L’agressivité peut aussi être liée à un changement dans la vie de l’enfant : deuil, séparation, déménagement…

 

2) Rappeler les règles

Entendre ne signifie pas laisser faire sans rien dire.

Je vous invite à rappeler votre refus de la violence en tant que parent, et dans le cadre d’une vie en société.

 

3) Apprendre à l’enfant à  dire et à gérer ses émotions

En interdisant la violence, il est très important pour autant de permettre à votre enfant de s’exprimer autrement, de lui donner une alternative.

Pour cela, je vous invite à vous intéresser à ce que vit l’enfant dans les moments où il se bat : et lui permettre de mettre des mots sur ce qu’il vit. Car là où l’on peut mettre des mots, l’on n’a pas besoin de violence. La violence s’exprime quand on ne peut pas se dire. Il serait intéressant d’apprendre à cet enfant à gérer autrement ses émotions : lui demander ce qu’il ressent : colère, tristesse, injustice… et l’inviter à le dire. Cela nécessite que vous puissiez l’écouter avec suffisamment de bienveillance et d’ouverture vers lui pour accepter ses émotions. Je vous invite à consulter mon article sur l’écoute pour vous aider.

Vous pouvez aussi dans un premier temps dessiner ou travailler avec des papiers avec des visages exprimant des émotions et lui demander de montrer quel est le visage qui exprime le mieux ce qu’il ressent.

Cela peut être un bel exercice à faire pour toute la famille d’ailleurs 🙂 car plus vous exprimerez vos émotions, plus l’enfant pourra s’autoriser à le faire également. A l’inverse, dans les familles où l’expression des émotions n’est pas favorisée, la violence peut s’exprimer.

Et pour les émotions très fortes, comme une grosse colère, je vous propose d’instituer chez vous un coussin de colère qui peut sans dommage recevoir les coups de la personne qui aurait besoin d’extérioriser une violence.

Je vous propose de mettre en place la poubelle relationnelle, dont j’ai parlé dans un précédent article, afin de permettre à chacun de ne pas garder en soi les messages négatifs. Cela permet aussi de ne pas accumuler d’énergies négatives à l’intérieur de soi.

 

Pour conclure, je vous livre cette phrase de Jacques Salomé : « le seul antidote à la violence, c’est la communication ».

Je vous invite donc à communiquer avec votre enfant et à lui apprendre les bases de la communication. La Méthode ESPERE® est un bon moyen de développer des relations sans violence, je vous invite à lire les autres articles du blog qui vous permettront de cheminer sur cette voie.

 

Merci Sandrine pour cette question que se posent sans doute d’autres parents.

Je reste disponible si vous avez un témoignage, des commentaires ou d’autres interrogations.

 

Je rappelle à chacun des lecteurs que vous avez la possibilité de me poser une question sur ce blog. Je vous invite à consulter cette page pour en savoir plus, ou à poser directement votre question :

 

 

 

 

 

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Apprendre l’hygiène relationnelle à nos enfants

Il y a quelques jour, j’ai eu une discussion avec mon fils de 3 ans après l’école :

-« Maman, Lilian m’a dit « t’es pas beau »…

– Ah bon, et toi comment tu l’as vécu?

– C’était pas bien…

-Ok, alors je vais t’apprendre à jeter les messages caca, les messages qui ne sont pas bons pour toi ».

 

J’ai écrit la phrase « t’es pas beau »sur un bout de papier, et j’ai proposé à mon fils de le froisser et de le jeter à la poubelle. Il était ravi de l’opération et cela a permis de dédramatiser complètement cette situation.

Désormais je prends le temps avec lui, de voir s’il a reçu du bon et du moins bon dans la journée  et chaque fois, qu’il y aura du mauvais, je lui proposerai de le jeter dans la poubelle relationnelle.

Cette poubelle est destinée à recevoir tous les messages que nous ne souhaitons pas garder en nous. C’est une poubelle réservée à cela.

Nous ne pouvons pas contrôler tous les messages qui se déposent sur nos enfants…mais nous pouvons leur donner les moyens de ne pas les garder en eux…. et de conserver ainsi leur confiance en soi et leur estime de soi.

La poubelle relationnelle est un outil de la Méthode ESPERE® que je vous invite à expérimenter, pour vos enfants, mais aussi pour vous-même.

Nous ne pouvons pas empêcher quelqu’un de prononcer des paroles ou d’avoir tel comportement… par contre, il est toujours possible de ne pas laisser ces paroles ou ce comportement avoir de l’effet sur nous…il est toujours possible de s’en libérer.

C’est ce que Jacques Salomé appelle l’hygiène relationnelle. C’est un véritable apprentissage de la responsabilisation : si je ne peux pas changer l’autre, je peux toutefois gérer différemment ce qui me vient de lui.

Je vous invite à l’expérimenter par vous-même 😉

 

A bientôt !

 

 

 

Communiquer sans se combattre

Bonjour,

aujourd’hui je réponds à une question qui m’a été posée par une lectrice.

« comment établir une communication saine quand mon interlocuteur m’a expressément interdit de le contredire ? »

Merci Nina pour cette question et je vais te répondre en plusieurs points.

 

  • D’abord je voudrais rappeler à chacun que personne n’a le pouvoir de vous interdire de parler ou d’avoir une opinion différente.

Je vous invite par conséquent à ne pas vous laisser définir par ce genre de message et à vous sentir libre de votre parole. Il est possible d’avoir un point de vue, différent de l’autre et de l’exprimer. Je vais aborder dans cet article comment faire.

 

  • La posture que je vous propose d’adopter dans ce genre de situation et dans la vie en général est la suivante  : garder à l’esprit que personne ne détient la vérité absolue. La vérité est une notion toute relative.

Par exemple, un parent et son enfant devenu adulte n’auront bien souvent pas le même souvenir d’un même événement. La mémoire transforme la réalité, et de façon générale nous regardons la vie avec nos propres lunettes, il y a donc autant de perceptions possibles que de personnes !

Et même lorsque l’on croit parler de choses objectives : par exemple de statistiques, il est encore possible d’en avoir une lecture différente.

 

  • Comment établir une communication saine?

Il s’agit justement de sortir des échanges où l’on se contredit. Il ne s’agit pas d’un combat mais plutôt d’une mise en commun.

Je vous propose pour cela d’utiliser l’apposition des points de vue plutôt que l’opposition. Oui, il n’y a qu’une lettre de différence mais cette lettre change tout 😉

Il s’agit d’accueillir le point de vue de l’autre et de mettre le nôtre à côté.

Voici un exemple : cette femme parle avec son enfant qui lui dit que l’école, c’est nul. Au lieu de le contredire en disant : « mais si c’est très bien l’école, tu apprends plein de choses, tu as des copains etc. », je vais plutôt inviter cette femme à confirmer le point de vue de son enfant « oui, toi tu penses que l’école c’est nul….est-ce que tu peux m’en dire plus ?… » En faisant cela, cette femme va pouvoir accueillir le point de vue de son enfant et tenter d’en savoir plus sur ce qu’il vit.

Cette façon de dire « oui, toi tu penses que… » est un outil de la Méthode ESPERE® qui s’appelle la confirmation, je vous invite à consulter mon article qui traite de ce sujet plus en détails.

Si elle le souhaite, elle peut ensuite apposer son propre point de vue : « moi, j’ai un point de vue différent : je pense que l’école, ça fait grandir les enfants etc. »

Dans ce type d’échanges, personne ne contredit l’autre, personne n’empêche l’autre d’avoir un avis, il y a une mise en commun de points de vue différents. Il y a reconnaissance de l’altérité de l’autre, de son droit à avoir un point de vue personnel.

Ça change tout, non?

 

J’espère que cette réponse pourra vous aider à appréhender des situations de votre quotidien.

Merci Nina d’avoir partagé ton interrogation avec nous et j’invite tous ceux qui le souhaitent à poser à leur tour une question à laquelle je répondrai dans un prochain article.

 

Merci !

Pour poser une question :

 

 

 

Une nouvelle rubrique sur blog ESPERE pour vous aider

J’inaugure aujourd’hui avec joie une nouvelle rubrique dans ce blog 🙂

Je me demandais depuis un moment comment je pouvais faire pour aider un peu plus ceux qui souhaitent améliorer la qualité de leurs relations.

Et j’ai trouvé 🙂

Dans cette rubrique, vous allez pouvoir me poser vos questions personnelles sur vos relations et/ou me soumettre des thèmes que vous voudriez voir aborder dans ce blog.

Je vous répondrai sur le blog, dans un commentaire ou un article. Car mon objectif, c’est que chacun puisse bénéficier de ces échanges pour progresser encore plus dans sa façon de communiquer.

Je précise que mes réponses ne peuvent pas remplacer un entretien individuel et ce n’est pas l’objectif de ma proposition.

Je vous donnerai des points de repère, des pistes pour regarder ce qui se passe et expérimenter le changement dans vos façons d’être en relation.

Je vous remercie de votre contribution si vous décidez de faire ce pas. Cela va permettre de rendre le blog plus vivant, et d’aider plein d’autres personnes qui se posent les mêmes questions que vous et n’osent pas les poser 😉

Je tenterai de répondre à toutes les questions que vous me poserez, que ce soit sur la relation à vous-même, les relations aux autres ou sur la Méthode ESPERE®

Je vous invite à être le plus précis possible pour que je puisse vous répondre au mieux ! Et si je ne peux pas vous répondre car cela sort de mon champ de compétence, je vous le dirais aussi bien sûr.

Vous pouvez aussi simplement me dire quels thèmes vous souhaiteriez voir aborder dans les prochains articles.

Je vous invite donc à poser vos questions via ce formulaire de contact :

Merci à chacun et je me réjouis de vous lire !

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Le meilleur expert, c’est vous !

Quelques conseils pour écouter

orecchio e onde sonoreSavoir écouter permet de rencontrer les autres de façon authentique.

La Méthode ESPERE® permet un apprentissage d’une écoute différente de celle qui est pratiquée habituellement.

Il s’agit bien d’un apprentissage, puisque même si nous croyons être à l’écoute des autres, rares sont les fois où nous proposons réellement cette présence active et disponible à autrui.

En effet, il est fréquent de confondre écouter et rassurer. Par exemple, si ma sœur est triste car son petit ami l’a quittée et que je lui dis « ne t’inquiète pas, 1 de perdu, 10 de retrouvé ! »… Je ne l’écoute pas, je ne reçois pas sa tristesse… elle ne peut pas se sentir entendue et acceptée.

Voici donc quelques conseils si vous souhaitez développer vos capacités d’écoute.

1) Choisir d’écouter

Cela vous paraît peut-être évident mais il me semble important de rappeler que si je subis le discours de l’autre, je risque de ne pas proposer une écoute de qualité.

L’écoute, en effet, n’est pas un dû : ce n’est pas parce qu’une personne a quelque chose à dire, que je suis disponible et que j’ai le désir de l’écouter 😉 .

Je vous propose donc de choisir de vous mettre à l’écoute. Vous seul êtes responsable de vos oreilles 😉

De cela dépendra vraiment la qualité de l’écoute que vous proposerez.

2) Se rendre disponible

Si nous avons fait le choix de proposer notre écoute à quelqu’un, cela va prendre un peu de temps sans doute, je vous invite donc à vous rendre disponible pour pouvoir écouter pleinement.

La disponibilité concerne aussi notre état intérieur… Si nous avons une contrariété, une préoccupation à l’intérieur de nous, il nous sera plus difficile d’écouter.

3) Faire le vide à l’intérieur

Il s’agit alors de rentrer dans l’écoute. Plus rien ne me gêne à l’intérieur, je suis en paix, alors je peux écouter, je peux entrer dans le monde de l’autre, je peux découvrir ce qu’il vit.

Cela va me permettre de développer de l’empathie, c’est-à-dire cet effort de compréhension et de prise en compte du cadre de référence et des valeurs de l’autre, comme si on était à sa place.

4) S’ouvrir à l’autre

S’ouvrir à l’autre, c’est accueillir tout ce qui vient de lui : ses paroles, mais aussi ses silences, ses hésitations, ses contradictions… et tout le langage non-verbal (gestuelle, corps…) et para-verbal (voix, intonation…).

La capacité d’ouverture est proportionnelle à notre liberté intérieure vis-à-vis de nos propres résonances. Je ne peux écouter librement et paisiblement que si cela ne résonne pas en moi. L’un des obstacles majeurs à l’écoute est en effet le retentissement, ce qui est réveillé en moi par ce que dit l’autre.

Si la souffrance de l’autre par exemple fait écho à la mienne, l’écouter va me sembler insupportable.

 5) Écouter la personne plutôt que ce dont elle parle

L’écoute centrée sur la personne est un concept qui a été mis en lumière et développé par Carl Rogers.

Il s’agit, lorsqu’une personne parle, de garder notre attention sur elle et non sur ce qu’elle raconte. Quoi qu’elle dise, cela consiste à se demander comment elle le vit.

Si votre amie vous parle de son père qui est malade, par exemple, vous pourriez être tenté de poser moult questions sur l’état de santé de son père, ses traitements etc… Or le plus important n’est-il pas de se demander comment votre amie vit cela, comment elle se sent dans cette situation?

Cette forme d’écoute permet vraiment de rencontrer l’autre au plus près de ce qu’il vit.

6) Pratiquer l’écoute active

Écouter, ce n’est pas simplement se taire 😉 C’est un peu plus que cela.

La parole de l’écoutant et toute son attitude doivent pouvoir signifier à l’autre qu’il est entendu et l’encourager à aller au bout de sa parole.

Pour cela des questions peuvent être posées, de préférence des questions ouvertes, qui permettent d’en savoir plus. Les questions ouvertes, sont celles par lesquelles on peut répondre par autre chose que oui ou non. Elles commencent par « comment », « qu’est-ce que… », « quand », « où »…

Attention toutefois à veiller à ne pas être intrusif par le questionnement.

7) Permettre à l’autre de se relier à ses ressources

Je vous invite à développer une écoute participative, c’est -à-dire de permettre à la personne de trouver un chemin vers ses propres ressources.

Quand une personne rencontre un problème et qu’elle cherche votre écoute, ce n’est pas de votre solution dont elle a besoin… C’est de la sienne 😉

Si vous écoutez avec empathie, la personne aura cette possibilité fabuleuse de pouvoir à l’aide de votre écoute cheminer vers elle-même, de s’entendre et de se relier à ses propres ressources.

C’est un magnifique cadeau à lui faire…

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Restituer symboliquement les violences reçues avec la Méthode ESPERE®

Bonjour,

Je partage avec vous cette vidéo de Jacques Salomé à propos de la démarche symbolique de restitution de violence. Dans mon précédent article, je vous ai en effet parlé du recours au symbolique pour guérir des événements de notre passé.

Dans cette vidéo, Jacques Salomé nous raconte comment la restitution symbolique de la violence est la seule façon de mettre fin au cycle de la violence.

Si vous avez des questions vis-à-vis de cette démarche, je vous invite à les poser dans les commentaires.

A bientôt !

 

 

 

 

Guérir son passé avec la Méthode ESPERE® de Jacques Salomé

Dans un précédent article, je vous ai parlé du retentissement, c’est -à-dire des blessures anciennes et des situations inachevées de notre passé. Je vous ai dit que ces événements de notre passé peuvent resurgir à l’occasion d’une situation parfois banale au présent.

Si vous ne l’avez pas encore visionnée, je vous invite à ce sujet à regarder cette vidéo de Jacques Salomé qui explique cela très bien.

Certaines personnes sont dites ainsi colériques ou trop sensibles ou timides… En réalité, c’est qu’elles ont en elles des situations inachevées, des blessures qui ne sont pas cicatrisées et qui se réveillent encore au présent. Si vous vous sentez encombré par vos émotions, par le réactionnel… Si vos mots dépassent parfois ce que vous pensez et que vous avez tendance à vous emporter… c’est qu’il y a en vous des zones de vulnérabilité, des retentissements. Pour ne plus être encombré par le réactionnel, pour mettre en place une façon de communiquer plus bienveillante et sereine, il va donc être nécessaire parfois de faire un travail d’écoute et d’archéologie personnelle.

La première étape est bien sûr la prise de conscience. C’est un grand pas de conscientiser ce qui nous fait souffrir et de pouvoir entendre que nous sommes seuls porteurs de ces souffrances. Cela signifie alors arrêter d’accuser les autres et prendre la pleine responsabilité de ce que nous vivons.

Il s’agira ensuite de tenter de faire une reliance (un pont, un lien) entre la situation actuelle (je m’énerve contre mon chef) et la situation du passé qui est réactivée (cela me renvoie à une dispute avec mon père quand j’étais adolescente).

Cette reliance n’a rien d’évident, il n’est pas toujours possible de trouver le lien entre ces 2 situations qui peuvent a priori sembler très différentes. C’est pourquoi les praticiens de la Méthode ESPERE® utilisent l’outil de la visualisation, qui consiste à montrer avec des objets ce dont on parle. Ainsi grâce à l’objet, la personne peut faire des associations libres et retrouver souvent l’événement en question.

A ce stade, nous devenons conscients de ce qui se rejoue pour nous à travers une situation banale du quotidien.

Pour autant la prise de conscience ne constitue qu’une étape et n’est pas en tant que telle une guérison. Pour se libérer de la charge émotionnelle de cet événement, il s’agit en effet de pouvoir passer à l’action.

Et c’est là que se situe selon moi l’un des apports majeurs et toute l’originalité de la Méthode ESPERE®.

Pour guérir, il s’agira en effet de pouvoir donner du sens, mettre des mots là où ils ont manqué et pouvoir apporter des soins symboliques.

Ce sont les démarches symboliques qui permettent de panser une blessure et d’achever une situation restée en suspens. L’idée qui sous-tend cela est que même si je ne peux pas changer mon passé, je peux changer la relation avec mon passé.

Et ce qui est impossible dans la réalité devient possible dans le registre symbolique !

Voici un exemple de démarche symbolique : la restitution consiste à rendre symboliquement à quelqu’un des paroles qu’il a prononcées, ou un acte qu’il a déposé sur nous.

Cette démarche peut être proposée par exemple à un adulte qui prend conscience que son père a déposé des violences sur lui pendant l’enfance. Si cet adulte porte encore ces violences  en lui et que cela l’encombre, il a la possibilité de prendre un objet pour symboliser chacune des violences reçues et de les restituer à son père en explicitant cette démarche. En effet, les violences appartiennent à son père, et il n’est pas nécessaire ni souhaitable de les garder en soi.

Les démarches symboliques peuvent donc nous permettre de nous libérer de ce qui nous encombre. Il est aussi possible de renoncer à une croyance, à une mission, à une injonction que nous nous sommes données.

Il est possible également par le symbolique de s’autoriser à désirer quelque chose, même si cela n’est pas possible pour l’instant : prendre soin d’un désir de vivre en couple par exemple, en choisissant un bel objet pour ce désir et le garder avec soi, s’y relier le plus possible.

Important : les démarches symboliques sont toujours faites dans le respect de soi et de l’autre. Elles ne peuvent jamais consister en un recours à la violence.

En pratiquant des démarches symboliques, nous prenons soin de nous et nous nous respectons dans toutes nos dimensions. Il n’y a rien de magique dans cela, juste une libération d’énergies qui nous encombrent et la rencontre avec le meilleur de nous-mêmes.

Pour aller plus loin dans les démarches symboliques, je vous suggère de lire mon article sur l’amour en soi dans le deuil.

Vous pouvez également vous abonner à mon blog et je vous enverrai (gratuitement) mon e-book « Transformez votre vie grâce aux démarches symboliques » qui vous explique comment mettre en oeuvre ces démarches dans votre vie à partir de mon expérience personnelle.

Mieux communiquer en sortant du réactionnel (2ème partie)

Dans mon article précédent, je vous ai parlé du réactionnel et de ses différentes formes afin de vous permettre de le repérer et de trouver d’autres modes de communication, plus relationnels. Pour rappel, le réactionnel constitue l’ensemble des comportements que nous avons lorsque nous sommes émotionnellement touchés sans véritablement écouter et accepter notre ressenti. Les exemples les plus fréquents en sont la colère, l’énervement, l’agacement…

Je poursuis aujourd’hui avec le décodage de nos émotions. Afin de cesser d’être dans le réactionnel, il s’agit d’écouter nos émotions et de se demander ce que celles-ci ont à nous dire.

Que signifient nos émotions ?

C’est grâce à la Méthode ESPERE® de Jacques Salomé que j’ai appris une règle d’hygiène relationnelle essentielle : les émotions sont le langage du retentissement ou de la résonance.

Elles sont le signe qu’une partie de notre passé refait surface.

Le retentissement peut venir de deux choses :

une blessure ancienne qui est réveillée par le contexte présent : je parle des blessures de l’enfance dont Jacques Salomé nous dit qu’elles se mettent en place avant l’âge de 10 ans.
Ces blessures sont : l’impuissance, la trahison, l’injustice, l’humiliation, le rejet et l’abandon.
Chacun d’entre nous porte des blessures, plus ou moins importantes, mais surtout plus ou moins cicatrisées, en fonction de son parcours de vie et de ses possibilités de résilience.
Une blessure non cicatrisée est à vif et peut donc faire très mal si on y touche, tout comme une blessure physique.

Exemple : une personne qui a une blessure d’abandon mal cicatrisée peut voir celle-ci se réveiller à de multiples occasions : séparations, deuils, mais aussi de façon moins évidente face à des événements plus banals comme des retards de ses proches, des oublis…Chaque fois que cette personne sera confrontée à un événement qui la renverra à sa blessure d’abandon, elle sera émotionnellement touchée, remuée fortement.

une situation inachevée qui se réactive est un autre cas de retentissement. Il s’agit de toutes ces situations de notre vie qui sont restées en suspens et sur lesquelles nous n’avons pas pu mettre de mots : nous n’avons pas pu achever ces moments de notre vie.

Exemple : j’ai reçu une violence de la part d’une personne, je reste encore aujourd’hui dépositaire de cette violence, et j’en éprouve de la souffrance.
Cette situation va se réactiver à l’occasion d’un conflit par exemple et me faire éprouver une forte émotion.

Ainsi, chaque fois que vous ressentez une forte émotion, je vous invite à entendre que c’est le langage du retentissement et qu’une blessure ancienne ou une situation inachevée s’est réactivée.

Cela constitue déjà un pas important vers l’écoute de soi et la responsabilisation.

Dans un second temps, surtout si vous remarquez que vous êtes souvent dans le réactionnel et que cela vous pèse, il sera souhaitable d’aller un peu plus loin et de pouvoir entendre ce retentissement. Il est possible justement d’établir un lien, une reliance entre l’événement présent face auquel vous ressentez une forte émotion et le retentissement, cette partie de votre passé qui se réveille.

Établir des liens entre notre présent et notre histoire

La Méthode ESPERE® apporte une méthodologie très puissante pour faire ce lien et entendre quel événement de notre histoire s’est réactivé. Car il y a parfois un décalage, temporel et situationnel, très important entre cette blessure et le moment présent…
Par exemple, mon désarroi face à l’attitude distante de mon conjoint me renvoie peut-être à un abandon dans mon enfance. Vous pouvez le percevoir, l’analogie n’est pas forcément évidente 😉

C’est pourquoi, avec la Méthode ESPERE®, nous, les praticiens, utilisons en séance et en stage la visualisation. Nous proposons à la personne de choisir des objets (ou des personnes s’il s’agit d’un stage avec d’autres personnes) pour montrer la situation qui lui pose question. Lors de cette visualisation, nous l’invitons à prendre un objet qui représente le retentissement (sans savoir quelle est cette partie de son passé qui est réactivée), et à partir d’une association libre, de regarder si cet objet lui évoque une personne, une situation… C’est assez incroyable car c’est l’inconscient qui peut se manifester ainsi et bien souvent, cet exercice permet de faire des découvertes sur soi et de conscientiser enfin ses blessures.
Cela permet vraiment d’entendre (et de voir!) que ce qui se joue à travers une situation banale du présent parle en réalité de notre histoire. Ce qui reste ainsi non cicatrisé se manifeste à nouveau au présent.

Une fois que la prise de conscience est faite et que nous savons quelle situation, quelle blessure a été réveillée en nous, alors il est possible de s’en occuper enfin…

Mais c’est une autre histoire et je vous parlerai dans le prochain article des moyens que nous pouvons justement mettre en place pour guérir notre passé.

Si vous avez besoin d’éclaircissements par rapport à cet article, je vous invite à me laisser un commentaire, je répondrai volontiers 😉

Un été relationnel serein : 2ème épisode

Anaïs EUVERTE post on juillet 21st, 2014
Posted in vidéos Tags: , ,

Bonjour,

Je viens de mettre en ligne ma 2ème vidéo, avec une nouvelle piste pour vivre un été relationnel serein.

 

Je vous laisse la découvrir :

 

 

J’en profite pour vous remercier de suivre ce que je vous propose sur ce blog. Je suis reconnaissante pour vos retours et vos témoignages.

 

A bientôt !