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Burn-out parental : en sortir et le prévenir

Anaïs EUVERTE post on octobre 10th, 2018
Posted in La relation parent-enfant

Dans mon précédent article je vous parlais des signes du burn-out parental, qui survient en plusieurs phases.

Voici quelques pistes pour vous aider à prévenir l’état d’ épuisement :

1) Accepter la réalité de la vie de famille

Le burn-out parental survient surtout chez des personnes perfectionnistes. Ces parents ont souvent une vision de la famille idéalisée : les parents idéaux avec les enfants parfaits et une existence heureuse. Or dans la vraie vie, la famille idéale n’existe pas. Les vrais gens ont des difficultés à faire coopérer leurs enfants, ils crient parfois, ont une maison mal rangée et mangent parfois des plats surgelés. Oui, dans la vraie vie, c’est comme ça : on fait comme on peut.

Plutôt que de viser la perfection, je suggère à ces parents de se fixer pour objectif de faire du mieux qu’ils peuvent. L’avantage, c’est que ce principe tient compte des capacités actuelles du parent. Les parents ont le droit d’être fatigués, de ne pas avoir envie de jouer ce soir et pour autant ce ne sont pas des mauvais parents.

Cela s’appelle lâcher-prise.

2) Donner la priorité à la relation à soi

Pour sortir du burn-out parental, il s’agit de remettre la priorité sur la relation à soi-même. En effet, notre disponibilité de parent est fonction de notre état intérieur. D’où la nécessité de s’accorder du temps pour prendre soin de soi. On entend souvent parler de cette notion mais ce n’est pas une option, c’est vital.

Sinon, nous dépassons nos limites et c’est à ce moment-là que nous nous épuisons…

Il est primordial d’identifier à quels moments nous atteignons nos limites et le cas échéant de pouvoir dire non.

Il sera également important de savoir quelles activités nous permettent de recharger nos batteries et de faire le plein de détente et d’énergie : sport, yoga, méditation, dîner avec des amis…

3) S’organiser autrement

Cela peut impliquer une nouvelle répartition des tâches ménagères : entre les différents membres de la famille, voire de passer le relais pour faire garder ses enfants à certains moments.

Là-encore, il sera nécessaire de lâcher-prise sur les habitudes de faire seul et sur le mythe du parent parfait.

Un bon parent n’est pas un parent qui est disponible 24h/24.

4) Définir ses priorités

Bien sûr moi aussi je voudrais avoir le temps de tout faire : mon travail, la cuisine, le ménage, les jeux avec mon enfant, les devoirs, les activités en plein air…

Mais là encore, c’est le principe de réalité qui gagne toujours : je n’ai pas le temps de tout faire.

Donc je vous suggère de prioriser.

Il sera toujours temps d’avoir une maison bien rangée, par contre, jouer avec votre enfant ne sera plus d’actualité dans quelques années.

Face à l’ensemble des tâches qui vous incombent et des choses que vous souhaitez faire, demandez-vous : qu’est-ce qui est le plus important, là, maintenant ? Et acceptez de différer ce qui peut l’être.

5) Retrouver le plaisir d’être parent

Pour ce dernier point, il s’agit de se reconnecter à la magie de la relation parent-enfant. De retrouver des moments plaisir ensemble : jouer, regarder un film, se balader, faire une bataille d’oreiller…

Pour que cela fonctionne, il faut que ce soit une activité qui fasse plaisir à toute la famille, et non une énième tâche à effectuer.

Ces moments nous reconnectent au plaisir d’être ensemble et de vivre en famille.

Vive la rentrée : et si on parlait du burn-out parental ?

Anaïs EUVERTE post on octobre 8th, 2018
Posted in La relation parent-enfant Tags: ,

Je ne sais pas si comme moi vous avez vu passer sur les réseaux sociaux la veille de la rentrée des classes, des images et des posts dont le message était en substance : « Génial, OUF, enfin, nos enfants rentrent à l’école ! » ou bien « Libérés, délivrés ! » (les parents, pas les enfants!!)

C’est la même chose à chaque rentrée et c’est vrai que ces posts me font toujours sourire (et je fais partie aussi des parents qui se réjouissent de la rentrée 😉 )

Mais cette année, en lisant tous ces messages likés des centaines de fois par des parents épuisés, je me suis dit qu’il y avait quelque chose d’assez inquiétant dans cette situation, comme si finalement les besoins de nos enfants épuisaient nos ressources. Fondamentalement, cela ne devrait pas arriver.

Oui, être parent peut être épuisant, mais c’est aussi gratifiant, joyeux et enthousiasmant.

Alors pourquoi être parent de nos jours semble parfois mission quasi-impossible ?

Vous avez sûrement entendu parler comme moi du burn-out parental. Ce mal propre à notre époque a entre autres pour cause la difficile conciliation de nos vies professionnelles et familiales.

Le burn-out est un état d’épuisement émotionnel, psychologique et physique du parent.

Dans le cadre de mon métier, je vois de plus en plus de parents concernés par cet état et d’après une étude, 5 % des parents seraient touchés, 8 % seraient à risque élevé. Les parents élevant seuls leurs enfants et les parents d’enfants en bas âge sont les plus concernés. Lorsque dans mon cabinet, je reçois un parent épuisé, ce qui me frappe d’abord, c’est que la joie d’être parent l’a quitté. Le parent est éteint, il n’a plus d’énergie, la fatigue physique et émotionnelle a pris le dessus. Ce parent consulte souvent parce qu’il a une difficulté avec ses enfants, qui peuvent présenter des problèmes de comportement à la maison ou à l’école, des difficultés d’apprentissage…

Et c’est là, la deuxième phase du burn-out : le parent a des difficultés à éprouver de l’empathie vis-à-vis de son enfant. Il devient incapable de l’écouter, de chercher le sens de ses difficultés. Il s’agit d’un détachement émotionnel du parent. A ce stade, la relation parent-enfant est menacée, puisque c’est comme si le parent était absent. Ce détachement émotionnel est une protection mise en place par le parent pour se protéger du stress.

Cela peut amener l’enfant à développer de plus en plus de comportements dérangeants afin d’être enfin entendu.

Au dernier stade du burn-out, le parent peut être sujet à de l’agressivité, des débordements émotionnels importants et sombrer dans la dépression. Il peut y avoir : douleurs, troubles du sommeil, addictions, passages à l’acte violent… Les conséquences peuvent être dramatiques, c’est pourquoi il est très important d’apprendre à en repérer les signes avant-coureurs.

Comme pour le burn-out professionnel, il semble que les personnes les plus à risque soient celles qui veulent « trop bien faire », les parents perfectionnistes. Notre époque nous dicte beaucoup d’exigences pour être un bon parent : alimentation (bio bien sûr), éducation (bienveillante évidemment), jeux (éducatifs), écrans (limités)… Nous sommes abreuvés de conseils parfois impossibles à suivre dans la vraie vie.

Les parents qui font un burn-out ont généralement du mal à accepter de ne pas être parfaits. Ils ont du mal à lâcher-prise sur leurs représentations du modèle de parent.

Leurs sentiments d’échec et leurs difficultés à lâcher-prise les conduisent dans une impasse et les empêchent de relativiser et d’accepter la réalité de la vie de famille.

Personnellement, je pense que le burn-out parental peut concerner tous les parents à un moment ou à un autre de leur vie.

Certains d’entre vous ont-ils déjà connu une situation de burn-out parental ? Cela m’intéresserait beaucoup d’avoir vos témoignages dans les commentaires en-dessous.

Je vous retrouve dans quelques jours avec un article pour évoquer les solutions pour prévenir et sortir du burn-out.