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Mieux communiquer en sortant du réactionnel (1ère partie)

Dans cet article, je vous propose de découvrir la notion de réactionnel, afin de repérer ce phénomène dans votre vie, et de pouvoir en sortir.

Qu’est-ce que le réactionnel ?

Le réactionnel peut être défini comme l’ensemble des comportements que nous avons lorsque nous sommes touchés émotionnellement et que nous n’écoutons pas ce ressenti. Nous sommes alors dans la répression de notre vécu intime, et dans la réaction. Cela est fréquemment le cas car nous sommes avons souvent été éduqués dans l’idée que les émotions sont une marque de faiblesse et que de toute façon il ne faut pas trop s’écouter mais plutôt faire plaisir aux adultes qui nous entourent.

Voilà pourquoi beaucoup de personnes ont le réflexe de ne pas écouter leurs émotions et sont vraiment en difficulté avec cette partie d’elles-mêmes. Cependant, les émotions ne se laissent pas refouler ainsi à la frontière de nous-mêmes 😉 elle vont réussir à « parler » quand même, à s’exprimer d’une façon qui sera souvent beaucoup plus violente…au détriment de la qualité des relations que nous entretenons, avec nous-même et avec autrui.

Comment se manifeste le réactionnel ?

Le réactionnel a de multiples visages. Il peut se manifester par :

– des comportements du type : énervement, agacement, bouderie, manifestations de colère, accusations de l’autre, prise à partie, agressivité voire violence… Dans ce cas, l’absence de reconnaissance des émotions qui nous traversent aboutit à faire porter à l’autre la responsabilité de ce qui nous habite.

Exemple : dire à l’autre « tu m’énerves ! « 

– des manifestations physiques : rougeurs, pâleurs, tremblements, sueurs froides…

Ces manifestations peuvent même être un peu spectaculaires : pertes de connaissance, évanouissements, coupures de la pensée, amnésie… Dans ce cas, il est possible que nous soyons vraiment coupés de nos émotions, à tel point que la seule manifestation possible passe par le corps.

L’inconvénient du réactionnel, c’est qu’il ne permet pas de communiquer sainement, il peut générer des conflits et des incompréhensions. Notre réaction peut dépasser complètement ce que nous aurions voulu. C’est pourquoi l’enjeu de la communication est de passer du réactionnel au relationnel.

Passer du réactionnel au relationnel

Si nous écoutions nos émotions, alors nous pourrions dire ce que nous ressentons vraiment sans accuser l’autre, sans nous accuser non plus… Nous pourrions simplement dire : je suis triste, je suis en colère, je suis joyeux, j’ai peur… sans jugement négatif par ailleurs. Nous serions alors dans l’acceptation.

C’est pourquoi la première étape d’une communication apaisée, relationnelle…est l’écoute de soi. Écouter pour accepter ce qui se passe en soi.

Écouter et entendre ce qui résonne à l’intérieur de soi…pour pouvoir en témoigner, en disant « je« .

La question à se poser, lorsque l’on est dans le réactionnel, afin de pouvoir en sortir, est : « Qu’est-ce qui est touché en moi? « . Et même si vous n’avez pas la réponse immédiatement, vous pouvez laisser cheminer en vous ce questionnement. Ce sera déjà une étape importante de franchie… qui permet de se recentrer au lieu de jeter sa réaction sur l’autre.

Car l’émotion est un langage à décoder. Je vous en parlerai davantage dans le prochain article 😉

 

 

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Un été relationnel serein : 3ème épisode

Anaïs EUVERTE post on août 16th, 2014
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Bonjour,

 

Voici une nouvelle vidéo avec un conseil pour un été relationnel serein 🙂

 

A bientôt !

 

 

Un des pièges dans la relation de couple

Bonjour,

 

je partage avec vous cette vidéo de Jacques Salomé, dans laquelle il souligne notamment l’importance de sortir de l’implicite.

C’est valable dans la relation de couple mais aussi dans toutes les autres relations… J’espère que cela vous aidera.

A bientôt !

 

La différence essentielle entre s’exprimer et communiquer

Une des choses que j’entends régulièrement quand je parle de communication, c’est « moi, je sais communiquer, je n’ai pas de problème de ce côté-là, je dis tout ce que je pense ! ».

Or la communication relationnelle justement ne consiste pas à dire tout ce qu’on pense ni surtout à le dire n’importe comment 😉

C’est toute la différence qui existe entre s’exprimer et communiquer.

S’exprimer, c’est sortir quelque chose présent à l’intérieur de soi sans trop y réfléchir et sans faire attention à la personne que nous avons en face de nous. C’est un peu vider son sac, comme on dit. Et à la limite, il serait possible de le faire sans la présence d’autrui : devant un coussin ou par écrit par exemple. Il est possible de s’exprimer en écrivant, en peignant, en faisant un dessin, en dansant…

A l’inverse, communiquer, c’est mettre en commun. C’est un partage avec l’autre qui se fait avec conscience : j’ai conscience de ce qui m’habite et de ce que je souhaite mettre en commun avec l’autre et j’ai aussi conscience de la façon dont cela peut impacter positivement ou pas notre relation. C’est cette communication-là qui est transmise dans la Méthode ESPERE®.

C’est ainsi que je vous inviterai à choisir ce que vous souhaitez partager avec l’autre, avec cette conscience de comment cela peut impacter la relation avec cette personne. L’autre n’est pas une poubelle 😉 dans laquelle vous pourriez justement vider votre sac, mais une personne avec qui vous allez pouvoir échanger et qui va vous donner un retour par rapport à ce que vous lui dites.

Est-ce que votre conjoint a vraiment besoin de connaître tout le détail de vos problèmes au travail ? Ou plus exactement est-ce que votre relation en a vraiment besoin ?

Une relation, c’est comme une plante à entretenir, donnez lui le meilleur. La nourriture de vos relations, c’est la communication. Chaque fois que vous parlez dans une relation de quelque chose de négatif, chaque fois que vous êtes dans le système SAPPE, alors vous maltraitez la relation.

Chaque fois que vous envoyez du positif, vous entretenez votre relation, elle peut alors s’épanouir et grandir. Les mots sont puissants, ils ont vraiment le pouvoir de changer la qualité de vos relations…dans un sens ou dans un autre.

A bon entendeur 😉

 

 

 

Mieux utiliser les moyens modernes de communication

Nous vivons une ère fantastique qui nous permet de rester en lien avec nos proches à l’autre bout du monde. Aujourd’hui la distance n’est plus un obstacle, nous pouvons continuer à alimenter aisément des relations, même éloignées géographiquement. Cela est certainement appréciable et constitue un progrès indéniable.

Comment faire pour tirer profit de ces moyens techniques afin de développer une communication qui reste authentique et respectueuse de nos relations? Car parfois les outils dont nous disposons présentent quelques risques.

Pourquoi l’utilisation des moyens modernes de communication conduit parfois à des malentendus

Vous avez peut-être déjà constaté qu’un mail ou un SMS peut parfois être mal interprété et conduire à un malentendu voire à un conflit… Cela se produit également dans des échanges que nous avons en direct mais les risques de malentendus s’amplifient avec ces moyens de communication.

En effet, le langage verbal représente seulement 35% de la communication. L’autre partie de la communication provient du corps pour 45% et de la voix pour 20%. Les communications para-verbale (le ton, l’intonation, les respirations…) et non-verbale (les gestes, les postures, la façon de se vêtir…) prennent plus de place dans nos échanges que les mots que nous prononçons.

Ainsi, lorsque nous échangeons par mail ou par SMS, nous sommes privés de 65% des possibilités de la communication. Cela peut expliquer que certains messages passent plus difficilement. Lorsque nous écrivons, il n’y a pas le ton ni l’intonation ni le regard etc. Il existe les smileys, tels que celui-ci 😉 qui peuvent nous permettre d’ajouter une nuance, une tonalité à notre message, mais cela est bien maigre quand on pense à la palette d’expressions du visage,  de gestes, de vibrations dans la voix que nous possédons en tant qu’humains !

Au téléphone, seule la voix et les mots parlent, il nous manque le corps pour une communication complète.

Et même en visioconférence, il nous manque encore l’énergie, les odeurs, la respiration… présents dans un échange en chair et en os…

 Ainsi, afin d’utiliser au mieux les moyens de communication modernes, je vous invite vraiment à prendre conscience que les échanges de ce type sont parcellaires, donc limités et peuvent laisser place à plus d’ambiguïté et donc de malentendu.

Vers une utilisation réfléchie des moyens de communication

Pour que la communication demeure qualitative, il s’agirait de pouvoir utiliser avec discernement et à bon escient les différents moyens de communication dont nous disposons. Voici en tous cas mes conseils en la matière, ce n’est qu’une piste de réflexion 😉

Sachant bien sûr que chacun a ses moyens de communication de prédilection 😉

Le téléphone

C’est sans doute le moyen de communication, avec la visioconférence, qui permet d’avoir les échanges les plus proches d’une communication en chair et en os. On peut se dire beaucoup de choses au téléphone, parfois certains trouvent même que c’est plus facile d’échanger par ce moyen. Parler au téléphone nécessite de développer son écoute de la voix, de l’intonation de la respiration, des silences… Le fait de ne pas être vu peut permettre parfois de se dévoiler plus facilement. Je pense notamment aux services d’écoute par téléphone qui permettent aux personnes en difficulté de trouver une écoute, un conseil… sans forcément dévoiler leur identité.

Le téléphone est donc adapté à beaucoup de situations et notamment aux échanges intimes.

Le SMS

Dans l’idéal, il me semble qu’il conviendrait de n’utiliser ce moyen que de façon utilitaire, pour échanger des informations sur des sujets précis…

Dès qu’il y a besoin d’un échange plus profond, sur un sujet important qui mérite une véritable discussion, il me paraît préférable d’utiliser un autre moyen que le SMS. Je suis toujours étonnée et un peu choquée de savoir par exemple que des personnes informent leur compagnon ou leur compagne de leur décision de rupture par SMS. Il me semble qu’il y a dans certains recours au SMS une sorte de comportement fuyant pour ne pas se confronter directement à la réaction de l’autre…

Le SMS me paraît vraiment inadapté pour communiquer sur des choses importantes (bon, allez à part le SMS qui dit « je t’aime » et qui est toujours bon à recevoir 😉 )

Le SMS, du fait du peu de caractères nécessite d’extraire l’essence de notre message, il nous oblige à aller à l’essentiel et ce n’est pas toujours évident. Sans compter bien sûr, l’orthographe et la ponctuation souvent défaillantes et les abréviations à la pelle… parfois c’est un vrai challenge que de déchiffrer les SMS !  Je vous propose donc de ne les utiliser que quand cela est vraiment nécessaire, pour dire des choses simples et précises.

Le SMS implique souvent une immédiateté des réponses, c’est une communication très rapide, qui ne nous laisse pas toujours le temps de peser nos mots.

Je vous invite à vous rappeler que communiquer implique de prendre en compte l’autre et la relation que nous entretenons avec lui, afin de partager quelque chose. Il est donc important de pouvoir peser ses mots avant de les écrire 😉

Le mail

Cette dernière remarque s’applique également au mail :  il s’agit de communiquer en conscience car les écrits restent.

Le mail n’est pas limité en caractères et permet d’en dire plus. La communication par mail présente beaucoup d’avantages. L’écrit permet de communiquer de façon plus réfléchie, plus posée. Le destinataire peut lire et relire le mail pour le comprendre.

Les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, la communication se fait souvent à un groupe de personnes, elle est dans ce cas non personnalisée : je partage quelque chose au monde… et j’attends les commentaires 😉 Cela nous parle sans doute de notre besoin d’appartenance, et l’on n’est plus vraiment dans un échange intime mais plus dans l’idée de faire partie d’une communauté.

Il me semble que l’étendue des moyens de communication ne doit pas nous faire oublier de vivre 😉 Je pense notamment aux personnes qui communiquent sur ce qui se passe dans leur vie sur les réseaux sociaux, à des moments parfois surprenants. Il me semble que je ne peux pas à la fois vivre quelque chose à fond et communiquer dans le même temps…sinon je ne suis pas pleinement dans ce que je suis en train de faire 😉

Ainsi, les réseaux sociaux ne remplacent pas la vraie vie 😉

De façon générale, je vous propose de vous interroger sur ce que vous partagez avec les autres, sur la finalité de votre communication ainsi que sur les personnes à qui vous vous adressez. En bref, communiquer en conscience…

Rien ne remplace les échanges « pour de vrai », en chair et en os… et je vous conseille, pour toutes les choses importantes, de communiquer en direct avec la personne concernée… c’est ainsi que la communication déploie toutes ses subtilités.

Et vous, quels moyens de communication utilisez-vous le plus souvent, que préférez-vous, quelles sont vos expériences de ces moyens de communication ?

Je vous invite à partager dans les commentaires.

A bientôt !

Le principe des vases communicants dans nos relations

Avez-vous remarqué comme il peut nous arriver parfois de décharger sur une personne une frustration ou une colère que nous éprouvons par rapport à une situation qui n’a rien à voir avec cette personne ? Il s ‘agit du principe des vases communicants.

Il y a le vase communicant travail/couple. Par exemple, mon chef m’a fait des reproches concernant un dossier dans la journée et le soir, emplie de colère et d’un sentiment d’injustice, je vais m’en prendre à mon conjoint pour une « broutille » (le rangement des vêtements par exemple). Cela va bien sûr avoir pour effet de générer une tension voire un conflit et aussi de l’incompréhension de la part de mon conjoint qui peut-être sera surpris de l’intensité de ma réaction.

Le vase communicant relation de couple/relation parent-enfant fonctionne lui aussi très bien malheureusement. Il s’agit de décharger sur nos enfants les tensions que nous éprouvons dans notre relation de couple. Je suis frustrée ou triste de l’attitude de mon conjoint, alors je m’énerve très rapidement sur mes enfants. Ceux-ci subissent alors mes sautes d’humeur sans comprendre et peuvent ressentir de l’injustice.

Je pense que chacun de nous a déjà vécu de type de situation.

De façon encore plus inconsciente, il existe un vase communicant entre nos relations passées et présentes avec nos propres parents et celles que nous avons avec nos proches aujourd’hui. Ainsi, ce que nous n’avons pas réglé vis-à-vis de nos propres parents risque de resurgir dans d’autres relations. Si j’ai un conflit non réglé avec ma mère, je vais peut-être « décharger » cela d’une façon ou d’une autre sur mes enfants. Il en va ainsi notamment des violences reçues dans l’enfance qui peuvent, si l’on n’en guérit pas, être reproduites avec nos propres enfants, ou bien s’exprimer sur nous-mêmes par le biais de somatisations par exemple.

Ainsi, rien ne se perd : les émotions, les violences, les paroles, les actes circulent en nous et dans nos différentes relations. Si nous ne mettons pas de mots dans la relation concernée, nous allons d’une façon ou d’une autre nous exprimer ailleurs, à un autre moment… Et cela ne pourra pas régler la situation puisque nous n’aurons pas agi au bon endroit.

Alors comment sortir de ce système de vases communicants, ou au moins minimiser ses effets les plus néfastes ?

D’abord, en prenant conscience que nous avons différentes relations autour de nous, professionnelle, de couple, parent-enfant, familiale, amicale… Chacune est unique et demande à être traitée individuellement. Vous pouvez visualiser ces différentes relations avec des écharpes pour voir les couleurs, les textures uniques de chaque relation. Il s’agit de vivre nos relations, en ayant conscience de la personne qui se trouve en face de nous.

Ensuite, je vous propose de régler les choses au fur et à mesure dans chaque relation concernée. Si j’ai une demande à faire, un ressenti à exprimer, je le fais à la personne concernée. Inutile donc d’accabler mon partenaire de couple de mes problèmes au travail : je vais plutôt tenter de les régler. Il s’agira par exemple de dire notre frustration à notre chef, au lieu de la décharger sur notre conjoint.

D’ailleurs, cela permet de garder nos énergies pour régler les problèmes plutôt que d’en parler sans agir ;).

De même, il s’agira de dire à notre mari ou à notre épouse que nous avons mal vécu tel comportement, plutôt que de s’emporter sur nos enfants.

Je vous invite donc (une fois de plus 😉 ) à mettre des mots le plus souvent possible, à dire votre ressenti, à exprimer vos besoins à la personne concernée. Cela permettra de décharger votre tension intérieure, donc d’être plus disponible pour vos autres relations.

Enfin, quand mettre des mots n’est pas possible ou n’est pas suffisant, il est toujours possible de symboliser ce que nous avons à l’intérieur de nous pour ne pas le faire peser sur les autres.
Si je reprends mon exemple de difficultés au travail : en rentrant à la maison, pour être plus disponible pour mon conjoint et mes enfants, je peux prendre un objet pour symboliser mes préoccupations ou ma colère, ou tout autre chose qui m’encombre et je peux laisser cet objet dans l’entrée. Ainsi, je fais de la place en moi pour vivre d’autres choses, dans les relations présentes.

Au sujet des objets déposés dans l’entrée, il est possible de proposer cette démarche à chaque personne de la maison, ainsi chacun pourra déposer ce qui l’encombre et l’empêche d’être présent… Prévoir une grande boite 😉

Je vous parlerai prochainement plus en détails des démarches symboliques.

J’espère en tous cas que cet article vous aura donné quelques pistes pour communiquer plus en conscience dans chacune de vos relation.

NB :  Retrouvez-moi sur mon site pour connaître mes différentes activités :

http://www.lescheminsdelarelation.com

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Interview de Jacques Salomé

Anaïs EUVERTE post on octobre 26th, 2013
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Bonjour,

Je vous partage cette interview de Jacques Salomé, éclairante comme toujours 🙂

http://www.dailymotion.com/video/xvwzd2_interview-exclusive-de-jacques-salome_lifestyle

 

 

Bonne mise en pratique !

 

 

La relation klaxon

DSCN2488Je vais évoquer aujourd’hui avec vous un mode de communication très fréquent : l’habitude que nous avons de parler sur l’autre et non à l’autre. Jacques Salomé a appelé cette façon de communiquer la relation klaxon, car elle consiste à dire sans cesse « tu…tu…tu… » 🙂

En voici un exemple : « tu n’écoutes pas ce que je te dis…tu as encore fait ceci…tu devrais faire plus attention… ».

Si nous imaginons le lien qu’il y a entre nous et l’autre et que nous le visualisons par une écharpe (voir mon article sur l’écharpe relationnelle), lorsque nous disons « tu », nous ne sommes plus à notre bout de la relation, mais à celui de l’autre. Nous quittons notre place dans la relation pour venir prendre en quelque sorte celle de l’autre.

Le « tu » consiste donc à parler sur l’autre. Jacques Salomé nous dit à ce sujet que nous vivons dans une culture de l’hétéro-définition : c’est-à-dire que nous passons notre temps à définir les autres, sans nous positionner nous-mêmes. Le « tu »nous permet de faire l’économie de notre responsabilité dans la relation. Il est ainsi plus facile de parler sur l’autre que de prendre le risque de parler de soi.

Comment vous sentez-vous habituellement lorsque quelqu’un vous parle en disant « tu » ? Personnellement, je peux me sentir un peu oppressée, moins libre et cela me donne envie de prendre de la distance avec l’autre. Le « tu » entrave la créativité et la souplesse des échanges. Il génère des rapports de nature dominant/dominé : l’un sait mieux que l’autre ce qui est bon ou pas, ce qu’il faut penser, dire, faire…

Cela commence très tôt dans notre vie puisque la relation klaxon est très pratiquée envers les enfants. Parents et enseignants ont souvent tendance à user et abuser du « tu ». Cela est assez contre-productif. Certes l’adulte est en position de force, de par son statut. Employer le « tu ne fait qu’aggraver ce déséquilibre et ne laisse pas d’autre choix à l’enfant que de se soumettre ou de s’opposer. Il n’accède pas à sa liberté d’être.

C’est pourquoi l’usage du « tu » est toxique. Il étouffe les relations au lieu de les rendre vivantes.

Si vous acceptez de laisser tomber l’usage du « tu » (si, si, c’est possible ;)), vous expérimenterez par vous-même une petite révolution. Celle de pouvoir dire à quelqu’un par exemple « je te demande de m’écouter », au lieu de « tu ne m’écoutes pas ».

J’espère que vous pourrez constater à quel point cela change la qualité des échanges et de la relation. Il s’agit bien de sortir d’un rapport de force : je ne sais pas à la place de l’autre ce qui est bon pour lui (mais par contre, je peux déjà savoir pour moi, ce sera déjà bien!). Ainsi, j’arrête définir l’autre, de vouloir lui dicter sa conduite mais je peux commencer à témoigner de moi, me définir, me positionner…

Chaque fois qu’il est possible, je vous propose donc d’abandonner la relation klaxon et d’utiliser le « je ». Pour cela, je vous invite à lire ou à relire mon article consacré à l’apprentissage du « je.

Bonne mise en pratique !

Je réponds à vos questions dans les commentaires, si vous en avez.

PS : si vous ne l’avez pas encore fait, je vous propose de vous abonner à mon blog, c’est gratuit et je vous enverrai une charte du bien-être relationnel, ainsi que les prochains articles.

Mieux communiquer en disant « je »

DSCN2701Pour vivre des relations plus apaisées et authentiques, je vous propose d’expérimenter le «je ».

Dire « je » est la règle d’hygiène relationnelle la plus importante de la Méthode ESPERE®. Elle consiste à parler de soi à l’autre et à arrêter de parler sur l’autre. Plus j’emploie le « je », plus j’évite l’usage du « tu » et du « on ». En faisant cela, je sors de la communication « en conserve » et je pratique une communication bienveillante et authentique.

Dans cet article, je vais vous donner des conseils pour apprendre à parler de vous.

Tout d’abord, je tiens à vous dire que parler de soi n’est pas un acte égoïste. Le « je » proposé ici n’est pas un « je » égocentrique. C’est un « je » en direction de l’autre.

Parler de soi favorise la relation à l’autre puisque cela permet de se positionner et donc de trouver sa juste place en face d’autrui. Bien sûr, il importe de tenir compte de la disponibilité de la personne à qui nous souhaitons parler.

Parler de soi et non discourir sur soi… ou sur l’autre !

Parler de soi consiste à partager avec l’autre ce que nous avons à l’intérieur de nous.

A ne pas confondre avec les discours sur soi, qui consistent à se donner des étiquettes. Les étiquettes sont des généralisations, des jugements de valeur qui nous enferment. Elles servent d’ailleurs assez souvent d’alibis à des comportements : « je suis comme ça, je ne changerai pas ! ».

Ainsi, beaucoup de personnes utilisent le « je » mais pourtant elles ne parlent pas d’elles ! Si je dis par exemple : « je suis quelqu’un de timide » ou « je m’énerve facilement » ou « je suis nul », peut-être aurez-vous l’impression que je parle de moi et pourtant je n’aurai fait que parler sur moi, me mettre des étiquettes qui vont au contraire m’éloigner de l’autre dans un échange superficiel.

Pareillement, parler de soi ne consiste pas à dire « je pense que » et à parler ensuite sur l’autre. « Je pense que tu es incompétent. » par exemple est un discours sur l’autre.

En résumé, ce n’est pas parce que votre phrase débute par un « je » que vous parlez de vous ! 😉

Comment parler de soi ?

Parler de soi consiste à dire à l’autre quelque chose que j’ai à l’intérieur de moi.

 Ce peut être :

– un ressenti,

– une émotion,

– un sentiment,

– une idée,

– une pensée,

– une demande,

– un refus,

– une interrogation…

et plein d’autres choses encore ! Il s’agit de quelque chose d’authentique présent en moi et que j’ai le désir de communiquer à l’autre, en tenant compte de notre relation.

 C’est pourquoi parler de soi ne peut se faire sans s’écouter au préalable.

Ainsi, avant de parler de moi, j’ai d’abord à m’écouter et à me parler à moi-même 😉

Il n’est pas toujours aisé de savoir ce qui nous habite, c’est pourquoi je vous invite à prendre le temps de vous écouter et de vous reconnecter à vos émotions. Pour chaque situation de la vie, il s’agit de commencer à se demander : « qu’est-ce que je ressens ? Comment je vis cela ? Qu’est-ce que je souhaite ?».

Il sera utile de différer par exemple une réponse à une demande pour pouvoir s’écouter et savoir ce que nous voulons réellement.

 Je suis responsable de ce que je dis

Parler de soi implique d’assumer la responsabilité de ce que je dis et de ce que je ressens, sans vouloir l’attribuer à l’autre.

Je peux dire en effet « je suis en colère » mais si j’ajoute « à cause de toi », alors je tombe dans la culpabilisation et je ne suis plus dans une communication bienveillante.

Pour mieux communiquer, il est possible de dire : « quand j’entends tes propos, je me sens en colère…. ».

Quand je parle de moi, je suis responsable de ce que je dis et non de ce qui se passe chez l’autre. Je suis responsable de mon bout de la relation, pas de celui de l’autre. Je vous invite à lire ou à relire à ce sujet mon article sur l’écharpe relationnelle.

 Et vous, est-ce que vous avez commencé à pratiquer la communication avec le « je » ? Je vous invite à partager dans vos commentaires, vos réussites, vos difficultés et vos interrogations.

Si vous avez apprécié cet article et que vous n’êtes pas encore abonné au blog, je vous propose de le faire, afin de recevoir chaque semaine des articles pour vous aider à mieux communiquer et à mieux vivre vos relations.

Bonne mise en pratique !

Communiquer même (et surtout !) en période de crise

DaDSCN2655ns un article précédent, je vous décrivais le système SAPPE (Sourd Aveugle Pervers Pernicieux Energétivore). Si vous n’avez pas lu cet article, je vous invite à en prendre connaissance ici.

Pour rappel, le système SAPPE constitue le climat d’incommunication dans lequel nous vivons, très présent en nous et autour de nous. Il repose sur des injonctions, des dévalorisations, des menaces, du chantage et des culpabilisations… dans la relation à soi et aux autres.

Ma proposition faite précédemment est de repérer ce système, afin de ne plus le pratiquer.

Où en êtes-vous aujourd’hui ? Avez-vous commencé à observer en vous-mêmes et chez les autres les attitudes anti-relationnelles ? Avez-vous mis en place une autre façon de communiquer ? Si besoin, je vous invite à lire ou à relire les 10 façons de mieux communiquer.

Je sais que le changement est de taille et je tiens à vous encourager à poursuivre vos efforts si vous vous êtes engagés dans ce chemin d’une meilleure communication.

Je sais aussi qu’il est parfois difficile de maintenir le cap et que le système SAPPE peut revenir au galop 😉

Voici quelques éléments supplémentaires pour vous aider à garder le cap.

 Pourquoi est-ce difficile de ne plus pratiquer le système SAPPE ?

D’abord, parce que ce système est répandu dans toutes les couches de la société, il constitue une norme. En sortir demande une prise de conscience et une sorte de reprogrammation : nous sommes conditionnés par le système relationnel existant et il s’agit de porter un regard critique sur cette façon d’être en relation. Pour cela, nous allons acquérir de nouveaux réflexes : ne plus parler sur l’autre mais à l’autre en utilisant le « je » par exemple. Cela prend du temps et, même lorsque de nouvelles habitudes relationnelles sont prises, la vigilance reste de mise.

Changer sa façon de communiquer constitue aussi une prise de risque : celui d’être regardé comme différent et dérangeant. Celui qui commence à pratiquer la Méthode ESPERE® peut être vu dans un premier temps comme un extra-terrestre. Le changement, s’il est déstabilisant pour vous, l’est aussi pour les autres 😉 Cette déstabilisation ne dure pas. Le plus important est de maintenir le cap.

Il y a une autre raison qui rend le changement relationnel difficile. C’est le fait qu’il est toujours plus facile d’accuser les autres que de prendre la pleine responsabilité de ce que nous vivons. C’est ainsi que nous attribuons bien souvent, ce qui nous fait problème, et notamment nos émotions négatives… à l’autre !

Oui, pour mieux communiquer, il s’agit avant tout de nous responsabiliser : nous sommes partie prenante de tout ce que nous vivons. Et si nous ne sommes pas responsables du comportement de l’autre, nous sommes bien responsables de ce que nous ressentons et de ce que nous en faisons. Le plus grand obstacle finalement, c’est en nous-même qu’il se trouve !

Petit guide pour les moments de crise

Même lorsque nous savons comment mieux communiquer, nous avons parfois (ou souvent !) des moments de crise dans lesquels nous avons recours au système SAPPE. Ces moments dévorent notre énergie et notre motivation. Nous repartons alors de plus belle dans l’accusation de l’autre, la culpabilisation ou l’auto-dévalorisation…

Vous vous demandez peut-être : « mais pourquoi est-ce si difficile? »

La réponse est à chercher dans l’histoire et le vécu de chacun.

Outre les raisons évoquées plus haut, voici une règle d’hygiène relationnelle importante : les émotions sont le langage du retentissement.

Chaque fois que j’éprouve une émotion du type colère, tristesse, agacement, énervement, désespoir…, cela signifie qu’un élément de mon passé remonte à la surface. Ce sont des blessures anciennes ou des situations inachevées qui disent qu’elles sont encore présentes et agissantes en nous. Ce qui est réactivé dans notre histoire, le retentissement, nous conduit à avoir des attitudes du système SAPPE. La blessure est à vif donc nous souffrons et nous nous défendons ainsi.

Nous avons tous en nous des blessures et des situations inachevées qui demandent à être entendues et guéries ou achevées. Selon les personnes, elles sont plus ou moins importantes.

Que faire dans les moments de crise pour parvenir à garder le cap d’une communication saine ?

Si vous êtes submergés par une émotion telle que vous ne pouvez plus communiquer de façon relationnelle, voici quelques pistes à explorer pour vous recentrer et garder votre motivation:

– Prendre du temps pour vous écouter et vous demander « qu’est-ce que je ressens et qu’est ce qui est touché en moi? » au lieu d’en attribuer la responsabilité à l’autre. Cette simple question est une prise en charge directe de notre propre responsabilité dans la relation. Je vous invite à l’inscrire comme habitude. De cette façon, vous pourrez passer du réactionnel (accusation de l’autre par exemple) au relationnel (positionnement à partir du « je »).

Mieux vaut différer un entretien trop difficile que risquer de dire des paroles qui dépassent notre pensée. Prendre le temps de s’écouter et de dire ce que nous avons à l’intérieur de nous en utilisant le « je » est un réflexe à acquérir pour mieux vivre ses relations.

– Vous ressourcer en lisant (vous pouvez lire mes articles :), les ouvrages et le site de Jacques Salomé par exemple…). Personnellement la lecture m’apaise, me parle et j’y trouve souvent des moyens de traverser les difficultés

– Participer à des ateliers ou des stages ESPERE® , pour pouvoir expérimenter en groupe la communication relationnelle et travailler sur votre façon de communiquer. Cela permet de bénéficier de la dynamique et de la motivation du groupe.

– Faire un travail individuel en consultation avec un praticien ESPERE®, afin de mettre en lumière vos difficultés et les dépasser.

Je réfléchis actuellement à un outil que je vous présenterai prochainement pour vous permettre d’apprendre pas à pas à mieux communiquer et à surmonter les obstacles qui se présentent à vous… en gardant votre motivation.

En attendant, je vous invite à laisser des commentaires sur vos difficultés et vos réussites.

A bientôt !

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