Author Archive

Quels timbres collectionnez-vous ?

Eight blank postage stamps, vector colored templates with place for your images and text

Drôle de question, n’est-ce pas 😉 ?

Je vous propose aujourd’hui de découvrir une notion issue de l’analyse transactionnelle : les timbres psychologiques.

L’analyse transactionnelle est un outil d’évolution et de communication développé par Eric Berne et qui est très complémentaire de la Méthode ESPERE®.

Je dis souvent aux personnes que j’accompagne que la communication authentique et bienveillante implique de pouvoir dire ce que l’on vit au moment où on le vit. Traiter les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent est en effet un bon moyen de prévenir les conflits.

Eric Berne, dans son approche de l’analyse transactionnelle a développé la notion de timbres psychologiques. Il a constaté que la plupart des personnes collectionne des timbres pour les échanger ensuite contre un certain type de comportement. C’est un peu comme lorsqu’on collectionne un certain nombre de timbres dans une grande surface en fonction de ses achats, et qu’ensuite on peut choisir de les échanger contre un cadeau.

Les timbres psychologiques sont comme des mauvais points que nous attribuons inconsciemment à l’autre sans le lui dire.

Par exemple, je suis exaspérée car mon collègue ne m’a pas rendu un dossier en temps voulu mais je ne le lui dis pas : je vais inconsciemment coller un timbre dans mon carnet concernant ma relation avec lui. Puis si mon collègue fait d’autres erreurs ou adopte un comportement qui ne me convient pas… et que je continue à ne rien dire, je vais coller d’autres timbres… Au bout d’un certain temps, il y a fort à parier que je vais exploser, et entrer dans le réactionnel, en lui disant par exemple : « tu es insupportable, tu ne fais jamais rien correctement ! »… C’est le fameux cadeau échangé contre les timbres, une entrée en opposition avec l’autre, fracassante ! Ce que Eric Berne appelle un « jeu » psychologique.

Le concept de timbres psychologiques est particulièrement intéressant car il nous montre bien que le fait de se taire ou de dissimuler ce que l’on ressent vraiment a toujours un prix… que nous allons ensuite faire payer à l’autre… A moins que nous préférions le faire payer à nous-même à l’aide de maladies et de somatisations diverses, par exemple… 😉

Ce concept permet aussi de comprendre pourquoi il est si difficile de pardonner vraiment à l’autre : pardonner signifierait accepter de ne pas coller de timbre par rapport au comportement qui fait problème. Or le mécanisme des timbres psychologiques est inconscient, et certaines personnes disant avoir pardonné se retrouvent en réalité dans une situation où elles éprouvent toujours de la rancœur.

C’est pourquoi, dans la Méthode ESPERE®, Jacques Salomé nous propose plutôt de mettre des mots sur notre vécu : « quand tu oublies de me rendre mon dossier dans les temps, je me sens en colère, stressé… » et parfois, pour les faits plus graves, voire des violences, il nous invite à restituer symboliquement,  une démarche qui nous permettra de rendre à l’autre, le mauvais que nous avons reçu.

Nous faisons toujours payer à l’autre ou à nous-même le prix de notre propre soumission.

Au lieu d’accumuler en vous rancœurs, colère, agressivité, déceptions…, je vous propose de dire les choses que vous avez sur le cœur, vos ressentis… de sortir du silence. Cela ne se fait pas n’importe comment. Pour entretenir des relations en santé, quelques règles d’hygiène sont à respecter, notamment le fait de communiquer en disant « je » plutôt que d’accuser l’autre.

Cela demande un certain courage, mais c’est tellement plus sain pour vos relations ! Pensez aux fois où vous explosez de colère et où vous dites des choses qui vont même au-delà de ce que vous pensez…

Si le sujet des timbres psychologiques vous intéresse, je vous invite également à lire ou à relire mon article au sujet des vases communicants ici.

Ce qui n’est pas dit ou pas réglé dans une relation a forcément des répercussions sur nous-même ou sur les autres.

 

Comments are closed

Et si on enseignait la communication à l’école ?

Bonjour,

Je partage avec vous une courte de vidéo de Jacques Salomé qui parle de son désir de voir un jour la communication enseignée à l’école :

 

https://youtu.be/dWWi1xb6K2s

 

Si vous aussi, vous avez le souhait que les enfants puissent apprendre à communiquer à l’école, alors je vous invite à signer la pétition en ce sens :

 

https://www.change.org/p/ministre-de-l-education-nationale-najat-vallaud-belkacem-signez-la-p%C3%A9tition-en-mettant-votre-nom-votre-m%C3%A9tier-votre-motivation-soyez-nombreux-c-est-important?recruiter=232992096&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=share_email_responsive&rp_sharecordion_checklist=control

 

Vous pouvez aussi consulter ce texte de Jacques Salomé, présentant la proposition de loi :

http://www.j-salome.com/02-methode/0206-themes-application/260-79.htm

 

A bientôt !

 

 

Comments are closed

Un projet en cours…

Anaïs EUVERTE post on juillet 20th, 2015
Posted in Uncategorized Tags:

Bonjour,

Juste un petit mot pour vous dire que je ne vous oublie pas même si je suis assez absente de mon blog en ce moment 😉

Je travaille en ce moment sur des projets qui me tiennent beaucoup à cœur et qui me prennent du temps.

L’un de ces projets, qui est en train de voir le jour, est la préparation de mon livre sur l’accompagnement des femmes victimes de violences conjugales 🙂

J’ai travaillé pendant des années auprès de ce public et je continue à former les professionnels. J’ai constaté que nombre de ces professionnels (médecins, thérapeutes, travailleurs sociaux, avocats…) sont démunis devant la souffrance et les difficultés de ces femmes.

J’ai eu le désir d’écrire ce livre pour les aider à mieux accompagner les victimes et pour leur donner des informations claires et concrètes, en m’appuyant à la fois sur mon expérience de juriste et de formatrice mais également sur les outils de la Méthode ESPERE® de Jacques Salomé.

Voici un article extrait de mon livre, que je vous propose de lire en attendant la parution très prochaine de mon ouvrage :

http://formation-violence-conjugale.com/le-deni-des-professionnels-face-aux-violences-conjugales/

Je suis à votre disposition si vous souhaitez échanger sur ce thème, et je vous tiens au courant dès que mon livre paraît 😉

Le conte de la petite castorette rondelette

Anaïs EUVERTE post on juin 30th, 2015
Posted in Outils de communication Tags: ,

dessin conte de la petite castorette

 

 

 

 

 

Bonjour,

J’accueille aujourd’hui un article invité de mon amie et collègue Geneviève ABRAHAM …sous forme de conte 🙂

 

« Bonjour, 

Je souhaite vous partager un outil de la Méthode ESPERE® que j’aime tout particulièrement : les contes. 
Ils sont pour moi une manière de me relier, de faire parler mon inconscient, de rêver et de tout un tas d’autres choses.
Je vais bientôt publier mon 1er livre de contes.
Je vous offre aujourd’hui celui-ci et vous dis à très bientôt :

 

Il était une fois une castorette un peu pataude et rondelette. Pourtant, elle était très active et faisait plein de choses que font les castors : couper le bois avec ses dents, ronger, faire des barrages, porter le bois à la rivière, faire des provisions pour l’hiver… Malgré tout cela, il lui restait quelques kilos en trop.

C’était une petite castorette pleine de vie et d’en vie. Mais ça ne se voyait guère. Elle le cachait même. Oh non pas exprès, mais par peur, par flemme, par simplicité. Elle faisait déjà plein d’efforts ailleurs, elle n’allait pas encore en plus faire un régime et modifier toute son alimentation !

Ça lui arrivait pourtant parfois de manger différemment, mais alors il ne s’agissait plus d’efforts, c’était tout naturel pour elle, lorsqu’arrivait la saison des bons fruits bien juteux…

Mais de là à être tous les jours une castorette mince, fine, élégante, et tout le reste, ah ça non ! Au moins, là, pas d’effort, pas de peur et en plus, elle pouvait manger autant de noisettes, de feuilles et de fleurs qu’elle le souhaitait (en plus des fruits bien sûr… quand il en restait !).

Et puis, un beau jour, elle eut envie non plus de paraître mais de « par-être » ce qu’elle était vraiment au fond d’elle-même : une petite castorette remplie de vitalité qui prend soin d’elle-même et de son corps, une petite castorette soyeuse, soi rieuse, soi soi-m’aime, soi pleine de vie.

Enfin, ce que je dis est un peu faux car ça, ça faisait bien des années qu’elle le souhaitait au fond d’elle-même. Mais, cette fois, elle en eut marre de paraître ce qu’elle n’était pas, alors elle prit son courage à deux pattes et alla voir son ami renard le guérisseur.

Celui-ci, en fonction des besoins, aidait les gens à devenir eux-mêmes. Il ne trichait pas comme le faisaient certains pour gagner de l’argent. Lui, il prenait le temps d’entendre, d’écouter si l’animal était prêt, si c’était bien un vrai désir et non une lubie momentanée, et s’il serait capable de changer en profondeur.

Car il ne suffisait pas de se faire opérer pour retrouver la vue, encore fallait-il être prêt à y voir plus clair.

Ainsi notre petite castorette alla le voir et il lui fit entendre ce jour là qu’il était temps de lui faire « casse-tort » pour enfin pouvoir « par-être » ce qu’elle était devenue : une petite castorette prête à ne plus cacher ses peurs mais à les affronter et une castorette dynamique, pleine d’entrain, de vivacité et de vitalité.

Adieu casse tort, bonjour par être ! »

 

Vous pouvez retrouver Geneviève sur son site :

http://etresoimaime.weebly.com/

Le moteur du changement

Lorsque l’on commence à lire des livres de développement personnel, à aller voir un thérapeute ou à lire un blog sur les relations humaines 😉 , c’est souvent que l’on a le désir de changer des choses dans sa vie. Que l’on vive des conflits, des insatisfactions, une crise existentielle, une séparation… la vie n’est pas aussi délicieuse que ce que nous espérons, alors nous nous mettons en quête d’évolution.

Changer, oui… mais comment ?

Rappelons d’abord que le plus grand piège des relations humaines est de vouloir changer… l’autre. Cette attitude est l’anti-changement par excellence ! Lorsque je crois que c’est l’autre qui doit évoluer, qui devrait se faire aider, qui a un problème… je fais l’économie de mon propre changement.

La Méthode ESPERE® nous propose, à l’inverse, le concept de responsabilisation, que je vous propose de découvrir.

Entrer en responsabilisation consiste à devenir capable de prendre la responsabilité de tout ce qui nous arrive. C’est une démarche intérieure très puissante.

Prendre la responsabilité ne signifie pas se culpabiliser : il n’y a pas de notion de faute ici… Il s’agit plutôt d’introduire plus de conscience dans notre vie.

Chaque situation présente dans notre existence, est nôtre puisque nous sommes amenés à la vivre.

Par exemple, cet homme qui vit une situation de harcèlement moral au travail, comment peut-il se responsabiliser face à ce qui lui arrive ?
Se responsabiliser ne signifie pas s’auto-accuser de ce qui se passe en se reprochant à lui-même le fait d’être harcelé, ou en se disant qu’il l’a bien mérité…

Se responsabiliser consisterait plutôt à se demander « qu’est-ce qui fait que je me retrouve dans cette situation ? A quoi cette situation fait-elle écho ? » C’est ainsi s’interroger sur le retentissement de cette situation : toute vécu actuel trouve sa source ou sa raison d’être quelque part dans notre passé.
Si nous ne mettons pas de la conscience dans ce qui nous arrive, nous risquons de vivre des situations et des difficultés similaires jusqu’à ce que nous puissions changer et guérir cette partie de nous qui est en souffrance.
Dans l’exemple de cet homme victime de harcèlement, il a rencontré cette situation dans chacun de ses environnements professionnels… Cela a donc bien un sens dans sa vie. Pourra-t-il le voir et accepter de regarder à l’intérieur de lui ce qui co-crée cette situation ?

Car nous sommes coauteurs de toutes les situations relationnelles de notre vie.

Nous sommes donc bien la seule personne à pouvoir transformer une situation.

Comme nous le dit Jacques Salomé, « la porte du changement ne peut s’ouvrir que de l’intérieur ».

Dans l’exemple de cet homme, il s’agirait de pouvoir s’interroger : « que puis-je faire de cette situation? Comment est-ce que je désire la transformer ? Que vais-je mettre en place pour me sortir de là ? »

La responsabilisation, pour être juste, s’accompagne de cette posture bienveillante vis-à-vis de soi-même, celle qui peut accepter que nous fassions des erreurs sans nous juger, un peu comme nous le ferions avec un enfant qui apprend et qui ne réussit pas du premier coup 😉

Ce qui est fabuleux dans cette façon d’envisager la vie, c’est de se rendre compte à quel point nous sommes puissants pour créer et transformer notre réalité.

J’espère que vous envisagez l’ampleur  de votre puissance intérieure à travers cette démarche de responsabilisation

 

Je vous propose aussi de (re)lire ce conseil de lecture au sujet du changement.

Éduquer en conscience

brown teddy bear on brown wooden bench outside
Photo by Pixabay on Pexels.com

En tant qu’adultes qui nous occupons d’enfants à titre personnel ou professionnel, nous sommes souvent confrontés à ce piège : confondre l’enfant présent devant nous avec l’enfant que nous avons nous-même été (ou notre enfant intérieur).

Cette confusion peut nous amener à des comportements qui peuvent nuire à la relation parent-enfant ainsi qu’à l’épanouissement de l’enfant.

1) Les signes de la confusion entre notre enfant et notre enfant intérieur

Voici des comportements que nous pouvons avoir lorsque nous sommes dans cette confusion :

  •  Donner à notre enfant ce dont nous avons eu besoin étant petits

Pensez à tout ce que vous donnez à votre enfant. Êtes-vous sûr que cela correspond à ses besoins ? Ou est-ce votre propre manque que vous comblez ?

Les enfants, d’ailleurs, ne sont pas dupes. Si vous les étouffez de votre tendresse parce que vous en avez manqué étant petit… la tendresse que vous leur donnez ne leur est pas destinée… ils n’en veulent alors généralement pas.

Si vous être très stricts, parce que vous aviez besoin de repères et de limites et que vous n’en avez pas suffisamment eus étant enfant, c’est le même processus.

Si vous obligez vos enfants à faire des études longues car vous n’en avez pas eu la possibilité, l’intention en est peut-être louable, mais en réalité n’est-ce pas là une sorte de réparation vis-à-vis de vous-même?

La difficulté est là de passer à côtés des réels besoins de votre enfant.

  • Éduquer en fonction de l’éducation que nous avons reçue

En tant que parents, nous sommes généralement amenés à proposer deux types d’éducation:

– le modèle de nos parents : nous trouvons que la façon dont nos parents nous ont élevés était très bonne, alors nous calquons l’éducation de nos enfants sur ce modèle

– le contre-modèle de nos parents : au contraire, nous pensons que la façon de faire de nos parents n’était pas adéquate, alors nous nous efforçons de faire l’inverse.

Or dans les deux cas, nous raisonnons toujours en fonction de ce que nous avons vécu en tant qu’enfant et non en fonction de l’enfant que nous devons élever…

C’est pourquoi d’ailleurs les idées que nous avons sur l’éducation avant de devenir parents peuvent radicalement changer avec l’arrivée de l’enfant 😉 Et c’est tant mieux : cela montre que nous nous adaptons à l’enfant qui est devant nous sans nous accrocher à une idée rigide…

 2) Vers une éducation plus consciente

Pouvoir éduquer un enfant en conscience implique de connaître les besoins, les manques et les blessures de l’enfant que nous avons été.

Votre enfant ne peut en aucun cas réparer l’enfant en souffrance que vous avez été.

Vous seul pouvez apaiser votre enfant intérieur qui est en souffrance, en faisant éventuellement un travail de guérison. La Méthode ESPERE permet de faire ce travail grâce aux démarches symboliques. Il est ainsi possible de symboliser notre enfant intérieur et d’en prendre soin. Cela permet de guérir des blessures… et de bien faire la différence entre la petite fille ou le petit garçon que nous avons été et l’enfant que nous éduquons. (Si vous souhaitez en savoir plus sur les démarches symboliques, je vous invite à vous abonner à mon blog, je vous enverrai ainsi mon e-book sur ce thème 😉 )

Face à l’enfant que nous accompagnons, un positionnement favorisant serait d’être centré sur les besoins de cet enfant, d’apprendre à connaître cet être unique avec son propre univers, ses propres émotions… forcément différents des nôtres. Nous sommes donc amenés à nous décentrer de nous-même pour pouvoir être à l’écoute de l’enfant… et enfin le rencontrer.

Être à l’écoute de l’enfant pour répondre à ses besoins est une approche qui permet d’entrer en relation vraie avec lui. C’est ce qui fait aussi qu’il n’y a pas de recette miracle pour élever un enfant… chacun étant différent 😉

Pour aller plus loin, je vous invite à consulter ces deux articles : la distinction entre désir et besoin et quelques conseils pour écouter.

La communication dans le couple

Bonjour,

Je partage avec vous cette vidéo d’un atelier animé par Guy Corneau et Jacques Salomé, sur le thème de la relation de couple.

Je vous souhaite un bon moment 🙂

 

 

https://youtu.be/PA7bA54huv0

Comments are closed

Difficultés relationnelles : les questions à se poser

Je réponds aujourd’hui à une question de Diane :

« Bonjour, Je voulais vous demander conseil, que feriez-vous d’une relation avec une personne qui souffre d’un trouble de personnalité narcissique? Auriez-vous le goût de vous sauver à toute vitesse ou vous seriez tentée de poser un geste, une action pour entretenir cette relation amère? Merci de votre réponse »

 

Je vous remercie, Diane, pour votre question, qui va me permettre de vous parler de la responsabilisation.

Ma première remarque sera de vous inviter à distinguer cette personne et la relation que vous avez avec elle.

Si le trouble de personnalité se trouve chez cette personne, la relation, elle, existe entre vous deux et vous en êtes coresponsables. Ainsi, de mon point de vue, la relation n’est pas « amère » seulement du fait de la personnalité narcissique de l’autre… Il serait d’ailleurs bon de savoir si ce trouble a été diagnostiqué médicalement ou si l’expression vient de vos propres observations.

Attention en effet à la « psychologisation » des relations qui nous conduit parfois à mettre des étiquettes sur des personnes… Cela nous permet d’ailleurs de faire l’économie d’une remise en question personnelle, puisque c’est l’autre qui a un trouble de personnalité 😉 . Rappelons-nous qu’il est toujours plus facile de voir chez l’autre ses travers et ses difficultés plutôt de que de voir les nôtres…

Dire que l’autre a un trouble de personnalité peut vous amener à vous victimiser et à lui donner systématiquement tort.

 

C’est pourquoi, voici les questions que je vous inviterais à vous poser :

 

– Comment vivez-vous cette relation  ?

Nous n’allons pas nous occuper de l’autre, dans cet exercice, ni de ses troubles, ni de ses comportements. Il ne s’agit pas de le juger, de l’étiqueter ou de parler sur lui, simplement de vous demander comment vous vivez cette relation. Est-elle bonne pour vous ?

Vous pouvez ainsi faire le point sur ce que vous vivez : conscientiser ce que vous recevez et ce que vous donnez.

Comment cette relation est-elle alimentée? Par quels types de mots, de gestes, de comportements? Cela est-il satisfaisant pour vous?

Prenez le temps de faire ce travail par écrit et le plus sincèrement possible.

Vous pouvez faire le point depuis le début de votre relation, et lister le positif et le négatif vécus avec cette personne.

 

– Quelle est votre part de responsabilité dans ce qui se passe ?

Quel que soit l’état de la personnalité de l’autre personne, vous êtes coresponsable de la relation. Nous sommes responsables à 50% des relations que nous vivons.

Pour grandir, pour évoluer et ne pas répéter sans cesse les mêmes schémas, il est indispensable de prendre la responsabilité de ce que nous vivons.

Je vous propose de vous interroger sur la dynamique relationnelle présente avec cette personne et sur la façon dont vous y collaborez.

Pour que ce soit plus concret, je vous donne un exemple : si votre ami oublie un rendez-vous qu’il a avec vous, il est responsable de son oubli. De votre côté, vous êtes responsable de votre réaction face à cette situation : allez-vous vous mettre en colère, bouder, allez-vous mettre des mots et vous expliquer ou vouloir lui faire payer plus tard cet oubli? Allez-vous lui prêter des intentions, vous sentir rejetée…?

Il s’agit donc de regarder comment vous faites avec ce qui vous arrive, comment vous vous en débrouillez, comment vous alimentez (peut-être) le conflit.

Ce n’est pas facile de faire ce travail, car la tentation est grande de faire peser sur l’autre l’entière responsabilité de ce qui se passe. Il y a des zones aveugles à l’intérieur de nous, des endroits obscurs qui co-créent les rencontres et les relations difficiles.

Il faut beaucoup de lucidité et de courage pour les débusquer et accepter notre part de responsabilité dans la relation.

Il est possible pour cela de se faire aider, éventuellement avec un praticien ESPERE®, pour y voir plus clair.

 

– Que pouvez-vous changer dans cette relation ?

A votre niveau, vous ne pouvez jamais changer l’autre mais vous pouvez transformer la relation que vous avez avec lui.

En commençant à vous respecter, à vous positionner, à dire ce que vous ressentez, à refuser certains comportements qui ne sont pas bons pour vous…

Je vous invite, pour cela, à vous servir de la Méthode ESPERE® : les moyens de mieux communiquer et l’écharpe relationnelle.

La relation est un canal dans lequel circulent des messages. Si trop de messages négatifs ont circulé, alors le tuyau est encrassé 😉 Dans ce cas, il peut être utile de nettoyer la relation, c’est une démarche que nous proposons en Méthode ESPERE® qui consiste notamment à restituer symboliquement le mauvais reçu dans la relation, afin que cela n’encombre plus les échanges.

 

Après avoir fait ce travail d’introspection et de remise en question, soit vous pourrez décider d’améliorer la relation, soit vous constaterez que vous désirez arrêter la relation… pour vous respecter.

Dans tous les cas, ce sera en fonction de vous, de vos besoins, de vos limites, de vos attentes… et non en fonction de l’autre.

En conclusion, je vous livre cette parole que j’ai entendue de Jacques Salomé et qu’il adressait à une femme qui se plaignait qu’un homme ne la respectait pas :

« ce n’est pas lui qui ne vous respecte pas, c’est vous qui ne vous respectez pas en restant dans cette relation ».

Oui, je crois vraiment que la réponse est à l’intérieur de vous seulement…

Je vous souhaite le meilleur.

Réflexion sur la relation d’aide

Mon métier d’accompagnante en relation d’aide me conduit à m’interroger souvent sur la relation que j’entretiens avec les personnes que j’accompagne.

Je vous propose aujourd’hui quelques réflexions sur cette relation qui s’engage dans toute démarche thérapeutique ou plus largement dans un travail d’accompagnement. Cette relation entre une personne en demande d’aide et le professionnel qui se propose de l’accompagner.

Comme vous le savez, une relation a toujours deux extrémités. Chacune des personnes tient un bout de cette relation et est responsable de son extrémité.

Dans une relation d’aide et d’accompagnement, que se passe-t-il à chacune de ces extrémités ?

  • Voyons d’abord ce qui se passe du côté de la personne accompagnée.

Pour beaucoup de personnes, il est difficile de demander de l’aide, de reconnaître que quelque chose ne va pas et d’admettre qu’on est dans l’impossibilité de résoudre ce problème seul.

On me demande parfois : « est-ce que j’ai besoin de venir vous voir, est-ce que j’ai besoin d’être aidé? »… or je crois que la réponse appartient à chacun : il revient à chacun de savoir quel est son besoin et s’il souhaite être accompagné.

D’expérience, les personnes viennent souvent consulter un praticien quand les difficultés deviennent vraiment insurmontables et qu’elles ont acquis la certitude qu’elles ne s’en sortiraient pas par elles-mêmes… Et elles attendent ensuite que ce travail devenu urgent porte ses fruits de façon immédiate… or les changements peuvent mettre du temps à se mettre en place, ce qui peut engendrer de la déception chez l’accompagné.

Pour moi, le critère qui devrait amener à faire un travail sur soi-même est double : il y a d’abord la conscience que quelque chose chez nous ou dans notre vie ne va pas tout à fait comme on le souhaiterait… et donc une forme de gêne ou de souffrance vis-à-vis de cette situation. Il n’est pas nécessaire, je le rappelle, d’être au bord du suicide pour consulter… Car même s’il n’est jamais trop tard, il est plus difficile de sortir d’une dépression sévère que d’une baisse de régime passagère…

Cette conscience de la difficulté, si elle s’accompagne par ailleurs d’un désir de changement, peut amener la personne à réaliser ce travail sur soi.

Travailler sur soi est en effet un processus de changement et celui-ci ne peut se faire qu’à condition d’en être volontaire.

Comme le dit Jacques Salomé : « La porte du changement ne peut s’ouvrir que de l’intérieur ».

Bien sûr, les résistances sont au programme de toute démarche d’introspection et de changement, et c’est à travers la relation avec le praticien que ces résistances vont être traversées et dépassées.

Travailler sur soi est courageux, cela implique de remettre en cause des schémas, des modes de fonctionnement, des croyances… de lâcher certaines choses pour en créer d’autres, plus adaptées à la personne que nous sommes devenue. Le changement, c’est l’inconnu, et cela peut nous renvoyer à des peurs. C’est pourquoi j’ai un respect profond pour toutes ces personnes qui me font l’honneur et la confiance de venir me voir, de me raconter leur vie, leurs difficultés…

 

  • Que se passe-t-il du côté de l’accompagnant ?

L’accompagnant tente, à l’aide de l’outil auquel il s’est formé, de permettre à la personne de s’entendre… et de s’autoriser à changer.

Il y a de son côté également parfois des doutes, des incertitudes… Chaque rencontre est unique et nous engage pleinement en tant que professionnels.

De façon plus personnelle, je voudrais vous témoigner de ce qui est selon moi le vrai moteur du changement, bien au-delà des outils et des méthodes utilisés par le praticien.

Ce moteur, c’est l’Amour.

L’Amour au sens de l’acceptation inconditionnelle de l’autre… celui qui permet de regarder l’autre comme un être unique et exceptionnel et de se sentir relié à lui.

Je suis devenue accompagnante en relation d’aide car je me sens nourrie et portée par les rencontres vraies, je me sens éblouie par les possibles de chacun et cette puissance de vie présente en chaque personne.

Voici ce que j’ai envie de dire et de transmettre aux personnes que je reçois :

« Tu as le droit d’être là, avec tes difficultés et tes ressources… et je t’accueille tel que tu es.

Je ne vais pas te demander de changer, mais si tu as envie de changer, je suis là pour t’accompagner sur cette route vers l’inconnu. Je n’ai pas de désir sur toi, j’ai juste celui de te rencontrer tel que tu es vraiment, derrière tes masques, et tes paroles, derrière ce que tu as appris, derrière le paraître.

Je n’ai pas de réponse pour toi, cela peut t’insécuriser parfois.

Je ne suis pas au-dessus de toi car je suis humaine, traversée aussi d’ombre et de lumière…

Je ne prendrai pas de décision pour toi, même si parfois je te partagerai mon ressenti.

C’est peut-être la première fois que quelqu’un t’accueille ainsi.

Je crois en toi, car je crois que chacun a les ressources en lui pour faire son chemin.

Mon rôle est simplement de te permettre de voir que tu es suffisamment puissant pour faire face à ce qui t’arrive….et créer ta vie. »

Voilà la façon dont j’ai aimée être accompagnée et la manière dont j’aspire à accompagner les personnes que je reçois au quotidien.

C’est en tous cas une aventure dont on sort transformé, tant du côté de l’accompagnant que du côté de l’accompagné 😉

Si vous avez envie de témoigner ou de poser des questions sur ce sujet, je vous invite à laisser un commentaire.

Si ce thème vous intéresse, je vous invite à visionner la vidéo de Jacques Salomé que j’ai postée dans cet article.

 

A bientôt !

 

 

Un texte de Jacques Salomé

Anaïs EUVERTE post on mars 30th, 2015
Posted in Textes de Jacques Salomé Tags:

texte de Jacques Salomé soyez les poètes de votre vie