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Attention : le manque d’écoute nuit gravement à notre humanité

J’écris cet article pour vous faire part d’une colère présente en moi, très forte, face à certains dysfonctionnements de nos institutions.

Derrière les institutions : service social, tribunal, commissariat, sécurité sociale, école…. il y a des personnes. A condition qu’elles ne cherchent pas à se retrancher derrière leurs fonctions et leurs institutions.

En tant que professionnels, nous avons un pouvoir, non pas magique mais un pouvoir lié à nos fonctions : le pouvoir d’accorder ou non un entretien à une personne, de la faire accéder à tel ou tel droit, de donner suite à une demande…

Que faisons-nous de notre pouvoir ? Cherchons-nous à l’utiliser contre l’autre afin de garder la position dominante ? Empiétons-nous sur l’espace de liberté d’une personne en décidant à sa place ce qui est bon pour elle?

La personne que nous recevons est un autre, c’est un être différent, avec un cheminement qui lui est propre.

Dans ma pratique professionnelle, je vois trop de personnes qui sont jugées par rapport à ce qu’elles vivent, trop de personnes qui se voient refuser des droits parce que celui qui la reçoit n’a pas le temps, est débordé ou même agacé…

Savons-nous encore voir la personne au-delà de sa demande ? Savons-nous qu’une personne pleine d’émotions, de ressources, de blessures, est là devant nous ?

Récemment, j’ai vu une personne victime de violences conjugales menacée de mort, se voir reprocher par un professionnel de la justice le fait d’avoir été en couple avec cet homme. Ce professionnel sait-il qu’il exerce une violence supplémentaire à l’encontre de cette personne, que celle-ci s’en remettra d’autant plus difficilement que cette institution devrait au contraire la protéger?

Une autre personne s’est vue refuser l’accès à un service social pour une aide alimentaire avec son enfant, au motif qu’elle ne réside pas depuis plus de 3 mois dans l’arrondissement (mais seulement depuis 2). Rien à faire, aucune exception à ce principe n’a été possible.

Oui, il arrive que les administrations aient ces réponses-là, déshumanisées, déconnectées de la réalité de la souffrance des personnes. Toute institution est susceptible de produire ce type de dysfonctionnements.

Il s’agit là de violence institutionnelle. Une violence aveugle, acerbe, administrative, efficace… Une violence qui nous déshumanise, de celle qui nous fait perdre espoir dans le genre humain. Une violence, c’est ce qui nie l’altérité.

 Il est urgent de réintroduire de l’éthique, de l’écoute dans nos relations.

Je travaille avec des personnes victimes. Quand je souligne des abus de pouvoir (refus de prendre des plaintes de la part de la police, propos culpabilisants sur la victime du type « c’est de votre faute », propos jugeants de la part d’avocats..), on me répond que le personnel n’est pas formé à l’accueil des victimes et qu’il faut les former. Personnellement, je ne crois pas qu’il s’agisse de recevoir des victimes en tant que victimes, mais déjà simplement en tant que personnes (ce serait déjà un progrès!)

Pour avoir travaillé en milieu carcéral et ensuite auprès des personnes victimes, je me suis toujours efforcée de recevoir la personne en tant que personne, non parce qu’elle était victime ou auteur. Je me suis attachée autant que je le pouvais à faire la distinction entre la personne et sa demande, entre la personne et son comportement.

C’est une question d’éthique, pas d’étiquette selon moi…

Doit-on faire des formations à l’éthique ? Doit-on enseigner que chaque personne a besoin d’être entendue et respectée, quelle que soit sa situation ?

Peut-être, après tout…

Ce que je sais maintenant, c’est qu’en chacun d’entre nous, il y a des zones d’ombre et que nous pouvons aussi devenir cet autre déshumanisé si nous n’y prenons pas garde.

A chacun de se rappeler que la violence peut poindre en soi, si nous ne sommes pas vigilants. Car nous pouvons aussi faire partie de ces personnes qui n’ont pas le temps, se retranchent derrière leur hiérarchie, et ne voient plus les gens au-delà de leurs simples demandes. Nous pouvons être cet autre qui utilise son pouvoir de façon négative.

 A chacun d’entre nous de se montrer vigilant pour construire une société plus humaine.

 A chacun aussi de s’insurger lorsque c’est nécessaire contre des violences inacceptables.

Allez, je m’arrête 😉

Je vous souhaite un excellent week-end, et je vous invite  à partager cet article si vous aussi vous souhaitez introduire plus de conscience dans ce monde pour produire moins de violence.

 

5 démarches à accomplir pour être plus heureux dans vos relations

Anaïs EUVERTE post on septembre 30th, 2013
Posted in Les relations humaines Tags: ,

A mettre en place dès aujourd’hui  pour mieux vivre vos relations!

1) Le cahier à messages cadeaux

Nous recevons des autres des messages positifs et négatifs.

Or bien souvent,  les messages négatifs du type : critiques, dévalorisations issues du système SAPPE s’impriment en nous beaucoup plus facilement que les messages positifs que nous recevons. A croire parfois que nous leur accordons plus de place qu’aux compliments, gratifications…

Pourtant, nous recevons des autres aussi du positif et en avoir conscience renforce l’estime de soi et la confiance en soi.

Je vous suggère donc de réaliser un cahier consacré aux messages cadeaux, dans lequel vous pourrez écrire les messages positifs, petits et grands que vous recevez dans vos relations. Cela vous permettra de prendre conscience que vous recevez du bon et de vous y relier chaque fois que vous avez le moral un peu bas.

Vous pourrez y mettre les compliments, encouragements, attentions, mots doux… que vous recevez au quotidien (si, si vous en recevez, il suffit d’y prêter attention 😉 )

2) La poubelle relationnelle

 A l’inverse, la poubelle relationnelle sert à jeter les paroles négatives que vous avez reçues en les écrivant sur un papier. Cela permet de ne pas les garder en soi et de ne pas continuer à se blesser avec.

Je vous invite à fabriquer une poubelle qui sera uniquement destinée à ces messages.

Selon quel critère mettre un message à la poubelle? Tout simplement, à partir du moment où un message n’est pas bon pour vous et qu’il risque de vous polluer si vous le gardez en vous. Vous seul pouvez  savoir ce qui est bon ou mauvais pour vous.

Exemple : si votre chef vous a dit « vous n’êtes pas compétent » et que cette parole n’est pas bonne pour vous, je vous invite à ne pas la garder. Vous pouvez l’écrire sur un papier et la mettre à la poubelle. Cette démarche symbolique vous permettra de conserver vos énergies et de conscientiser que la parole d’un autre sur vous ne constitue pas La vérité 😉 Il s’agit simplement d’un regard à un moment donné.

Il est aussi possible de restituer symboliquement un message en l’écrivant sur un papier et en le rendant à l’autre, afin de ne pas le garder en soi. Je reviendrai sur cette démarche de restitution symbolique dans un prochain article.

3) Accepter les autres… en arrêtant de vouloir les changer !

C’est une démarche essentielle pour faire la paix avec soi-même et avec les autres. L’autre est forcément différent de soi. Apprendre à connaître nos différences est une richesse.

S’il n’est pas possible de changer l’autre, il reste toujours possible de changer la relation que nous avons avec cette personne.

Donc chaque fois que le désir de changer l’autre vous titille, je vous propose de réfléchir à ce que vous pourriez changer dans la relation avec cette personne pour améliorer la situation dans laquelle vous vous trouvez…

Pour cela, je vous invite à utiliser l’outil de l’écharpe relationnelle, afin de prendre votre juste place et votre pleine responsabilité dans la relation.

4) Renouer avec une personne importante pour vous

Si vous avez perdu de vue une personne qui vous était chère ou si vous êtes en conflit avec quelqu’un d’important pour vous et que vous en souffrez, je vous invite à renouer avec cette personne.

Parfois, par fierté ou par gêne, nous n’osons pas faire le premier pas. Or cela dévore notre énergie et ne produit rien de bon.

Renouer avec une personne importante pour vous va vous permettre de récupérer des énergies bloquées et de vous relier au meilleur de vous et de l’autre.

Si vous ne savez comment faire ce pas vers l’autre, sachez qu’il est possible d’amorcer le dialogue en parlant d’un bon moment que vous aviez partagé ensemble et dont vous vous souvenez de façon positive.

Exemple : « je me souviens de nos fous rires lorsque nous étions à l’école. »

Cela permet de renouer avec une complicité passée.

5) Mettre fin à une relation énergétivore

A l’inverse, si vous avez la sensation qu’une relation consume littéralement votre énergie, je vous invite à envisager d’y mettre un terme. Cela bien sûr, si la situation perdure et qu’elle ne semble pas évoluer.

Afin de faire cette démarche de façon consciente et constructive, je vous propose de prendre le temps et le recul nécessaires. Il s’agit d’une démarche de deuil qui implique de  réaliser que nous avons reçu du bon et aussi du moins bon dans cette relation et qu’aujourd’hui nous souhaitons y mettre un terme.

Je vous invite à faire cette démarche en exprimant à la personne les raisons de votre décision, afin qu’elle puisse les entendre et que la situation soit achevée, c’est-à-dire qu’elle ne reste pas en suspens.

J’espère que ces 5 démarches vous aideront et que vous pourrez y piocher des idées ! Je reste à l’écoute si vous souhaitez me poser des questions ou témoigner dans vos commentaires 🙂

Semez des graines… et attendez !

Anaïs EUVERTE post on septembre 22nd, 2013
Posted in La relation à soi Tags:

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Je dois vous dire que je suis généralement assez impatiente dans la vie. Et j’avais une croyance qui me faisait dire que si  le résultat de mes actions se faisait attendre,  c’était parce que je n’étais pas partie dans la bonne direction. D’où abandon et changement de cap 😉

Oui, j’ai beaucoup changé de cap dans ma vie avant d’avoir attendu le fruit de mes actions.

Je découvre depuis peu qu’il est possible de patienter un peu avant de renoncer 🙂

Lorsque vous semez des graines, vous ne voyez pas immédiatement la plante pousser, et pourtant, elle fait son travail, même si celui-ci reste encore invisible pour nos yeux.

L’écueil inverse (personnellement, j’ai de la marge mais vous, je ne sais pas ;)), ce serait de tout tenter aveuglément et obstinément sans s’apercevoir que rien ne pousse car les conditions ne sont pas les bonnes. Et de rester ainsi à attendre…

Alors, l’attitude que je vous propose est la suivante : si vous avez un projet, semez-le en conscience :

1) Assurez-vous de semer des graines de bonne qualité. Je comparerais la graine à l’idée du projet en question : cette idée est-elle aboutie ou est-elle vague ? Par exemple, si vous projetez de changer de travail, avez-vous une idée précise du poste que vous recherchez ?

Je vous invite à ne rien semer tant que vous ne savez pas exactement ce que vous souhaitez. Cette étape peut donc être assez longue : il s’agit de définir le plus précisément possible ce que vous désirez.

2) Le terrain est-il propice ou faut-il encore travailler la terre ? Car le terrain, c’est vous ! Etes-vous prêt à recevoir ce projet, à l’accueillir et à le faire pousser ? Pourrez-vous lui apporter tout ce dont il a besoin ? Et de quoi pourrait avoir besoin votre projet ? Certainement, du temps, de l’énergie, de l’amour… Bref, assurez-vous que vous êtes mûr pour votre projet.

3) Semez au bon moment! A quelle saison doit-être semée votre graine ? Ce projet est-il à réaliser maintenant ? Il y a des périodes de vie plus propices que d’autres pour faire tel ou tel projet. Alors je vous invite à regarder dans votre vie s’il y a l’espace suffisant pour accueillir votre beau projet. Si ce n’est pas le cas, il s’agira peut-être d’attendre un peu ou de faire de la place.

4) Laissez pousser ! Une fois semée, la graine fait son travail, laissez-la se développer, grandir, pousser. Arrosez-là bien sûr, mais ne vous découragez pas si la plante ne sort pas de terre immédiatement, un peu de temps sera nécessaire pour voir le résultat de vos actions !

Bon, pour moi, vous l’aurez compris, c’est la dernière étape qui est la plus difficile 😉 et pour vous ? Je vous invite à témoigner de votre façon de semer vos graines dans les commentaires !

PS : si  vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à vous abonner à mon blog. Vous recevrez ainsi mes prochains articles, ainsi qu’une charte du bien-être relationnel.

Apprendre à distinguer la personne et son comportement

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Je vous propose de découvrir une règle d’hygiène relationnelle tirée de la Méthode ESPERE® de Jacques Salomé et qui me tient particulièrement à cœur.

 Il existe souvent dans les relations humaines une confusion entre la personne et ses actes.

 Ainsi, quand quelqu’un fait une chose avec laquelle nous nous sentons en désaccord ou mal à l’aise, nous avons parfois tendance à dire « il est incompétent, il est mauvais, il est nul… »

 Il arrive ainsi que nous dévalorisions, ou jugions la personne et donc que nous la confondions avec son comportement.

Or un individu ne peut se résumer à un comportement, quel qu’il soit. Nous sommes des êtres complexes et multiples, chacun d’entre nous a des zones de lumière et des zones d’ombre et un acte d’une personne ne peut représenter tout son être.

C’est pourquoi il est possible de distinguer la personne et ses actes ou ses paroles : c’est le comportement que nous désapprouvons, pas l’être humain en tant que tel.

Cette règle d’hygiène relationnelle a revêtu beaucoup d’importance dans ma vie professionnelle, puisque j’ai travaillé pendant plusieurs années auprès de personnes incarcérées. Pour pouvoir faire ce métier, j’ai été amenée à ne pas confondre les gens que je recevais et les crimes et délits qu’ils avaient commis. Sinon comment travailler, comment apercevoir l’être humain chez quelqu’un que l’on désigne de façon jugeante comme un délinquant, un criminel, un voleur… Donc pour chaque relation qui se créait, il était clair pour moi que je ne résumais pas l’individu à son infraction. J’avais devant moi une personne dont je n’approuvais pas les actes qu’elle avait commis, mais c’était avec la personne que j’étais en relation, pas avec les actes en question 🙂

Plus qu’une règle, c’est véritablement une éthique que nous sommes invités à pratiquer. C’est ce qui va nous permettre, par exemple, de ne pas voir chez notre enfant uniquement ses résultats scolaires, bons ou mauvais. Il existe tellement de parents qui sont focalisés sur les résultats, à tel point qu’ils en oublient leur enfant et tous les autres atouts dont il dispose !

Pour mettre en pratique cette règle d’hygiène relationnelle, il est possible d’utiliser des objets : un objet pour représenter la personne et un objet pour représenter son comportement. Ce procédé s’appelle la visualisation, il permet de mieux se représenter une situation, en sortant de la confusion. Il permet aussi de montrer à quelqu’un ce dont nous parlons.

Par exemple, si mon fils a des résultats scolaires qui sont bas, je peux prendre un objet pour montrer ses résultats et lui dire que par rapport à ces résultats, je ressens de l’inquiétude. Je peux également prendre un autre objet pour montrer mon inquiétude afin que mon fils ne peut confonde pas avec elle : je ne suis pas que ça ;).

 Je vous invite à essayer et à me faire part dans vos commentaires de vos expériences !

 

PS : si vous n’êtes pas encore abonné au blog, je vous invite à le faire, afin de recevoir chaque semaine les articles et apprendre à mieux vivre vos relations au quotidien 🙂

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Relation parents-enfants : apprendre à distinguer les désirs et les besoins

Anaïs EUVERTE post on septembre 13th, 2013
Posted in La relation parent-enfant Tags: , ,

Je vous invite à consulter mon nouvel article sur les désirs et les besoins pour le site les supers parents :

http://www.les-supers-parents.com/distinguer-besoins-et-desirs-pour-responsabiliser-et-favoriser-l-autonomie-de-vos-enfants/

 

Bonne lecture !

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Mieux communiquer en disant « je »

DSCN2701Pour vivre des relations plus apaisées et authentiques, je vous propose d’expérimenter le «je ».

Dire « je » est la règle d’hygiène relationnelle la plus importante de la Méthode ESPERE®. Elle consiste à parler de soi à l’autre et à arrêter de parler sur l’autre. Plus j’emploie le « je », plus j’évite l’usage du « tu » et du « on ». En faisant cela, je sors de la communication « en conserve » et je pratique une communication bienveillante et authentique.

Dans cet article, je vais vous donner des conseils pour apprendre à parler de vous.

Tout d’abord, je tiens à vous dire que parler de soi n’est pas un acte égoïste. Le « je » proposé ici n’est pas un « je » égocentrique. C’est un « je » en direction de l’autre.

Parler de soi favorise la relation à l’autre puisque cela permet de se positionner et donc de trouver sa juste place en face d’autrui. Bien sûr, il importe de tenir compte de la disponibilité de la personne à qui nous souhaitons parler.

Parler de soi et non discourir sur soi… ou sur l’autre !

Parler de soi consiste à partager avec l’autre ce que nous avons à l’intérieur de nous.

A ne pas confondre avec les discours sur soi, qui consistent à se donner des étiquettes. Les étiquettes sont des généralisations, des jugements de valeur qui nous enferment. Elles servent d’ailleurs assez souvent d’alibis à des comportements : « je suis comme ça, je ne changerai pas ! ».

Ainsi, beaucoup de personnes utilisent le « je » mais pourtant elles ne parlent pas d’elles ! Si je dis par exemple : « je suis quelqu’un de timide » ou « je m’énerve facilement » ou « je suis nul », peut-être aurez-vous l’impression que je parle de moi et pourtant je n’aurai fait que parler sur moi, me mettre des étiquettes qui vont au contraire m’éloigner de l’autre dans un échange superficiel.

Pareillement, parler de soi ne consiste pas à dire « je pense que » et à parler ensuite sur l’autre. « Je pense que tu es incompétent. » par exemple est un discours sur l’autre.

En résumé, ce n’est pas parce que votre phrase débute par un « je » que vous parlez de vous ! 😉

Comment parler de soi ?

Parler de soi consiste à dire à l’autre quelque chose que j’ai à l’intérieur de moi.

 Ce peut être :

– un ressenti,

– une émotion,

– un sentiment,

– une idée,

– une pensée,

– une demande,

– un refus,

– une interrogation…

et plein d’autres choses encore ! Il s’agit de quelque chose d’authentique présent en moi et que j’ai le désir de communiquer à l’autre, en tenant compte de notre relation.

 C’est pourquoi parler de soi ne peut se faire sans s’écouter au préalable.

Ainsi, avant de parler de moi, j’ai d’abord à m’écouter et à me parler à moi-même 😉

Il n’est pas toujours aisé de savoir ce qui nous habite, c’est pourquoi je vous invite à prendre le temps de vous écouter et de vous reconnecter à vos émotions. Pour chaque situation de la vie, il s’agit de commencer à se demander : « qu’est-ce que je ressens ? Comment je vis cela ? Qu’est-ce que je souhaite ?».

Il sera utile de différer par exemple une réponse à une demande pour pouvoir s’écouter et savoir ce que nous voulons réellement.

 Je suis responsable de ce que je dis

Parler de soi implique d’assumer la responsabilité de ce que je dis et de ce que je ressens, sans vouloir l’attribuer à l’autre.

Je peux dire en effet « je suis en colère » mais si j’ajoute « à cause de toi », alors je tombe dans la culpabilisation et je ne suis plus dans une communication bienveillante.

Pour mieux communiquer, il est possible de dire : « quand j’entends tes propos, je me sens en colère…. ».

Quand je parle de moi, je suis responsable de ce que je dis et non de ce qui se passe chez l’autre. Je suis responsable de mon bout de la relation, pas de celui de l’autre. Je vous invite à lire ou à relire à ce sujet mon article sur l’écharpe relationnelle.

 Et vous, est-ce que vous avez commencé à pratiquer la communication avec le « je » ? Je vous invite à partager dans vos commentaires, vos réussites, vos difficultés et vos interrogations.

Si vous avez apprécié cet article et que vous n’êtes pas encore abonné au blog, je vous propose de le faire, afin de recevoir chaque semaine des articles pour vous aider à mieux communiquer et à mieux vivre vos relations.

Bonne mise en pratique !

Conseil de lecture : « Le courage d’être soi » de Jacques Salomé

J’inaugure les chroniques de livres de Jacques Salomé avec ce livre « Le courage d’être soi ».

C’est par cet ouvrage que j’ai connu Jacques Salomé et la Méthode ESPERE® et ce livre m’a tellement apporté qu’il m’a donné l’envie d’aller plus loin de et me former à la communication relationnelle. Cela en fait pour moi un livre phare que je souhaite vous faire partager 🙂

Je vous le recommande car la lecture en est très accessible, tout en abordant des concepts profonds et une ouverture à la spiritualité (au sens large).

Dans ce livre, il est question de l’art de communiquer en conscience et d’être acteur de sa propre vie, à travers le changement.

Jacques Salomé nous invite à nous écouter et à nous respecter, quelque soit notre parcours de vie.

Comme souvent dans ses ouvrages, il témoigne de lui : de ses naissances, de ses découvertes, de ses difficultés…

Il évoque les principales composantes de notre personnalité. Nous apprenons ainsi que chaque personne recèle des zones d’ombre et que nous avons un travail à faire pour nous connaître et prendre conscience de nos différentes facettes. Ces zones d’ombre impactent directement nos relations aux autres, surtout quand elles rencontrent chez l’autre des zones d’ombre complémentaires : beaucoup de relations durables mais invivables existent ainsi.

Un atout majeur de ce livre est de clarifier des concepts et des notions qui sont souvent floues ou confondues avec d’autres : Jacques Salomé distingue ainsi la violence reçue et la souffrance produite ainsi que les sentiments, les émotions et les ressentis.

Toute une partie du livre est consacré aux deuils de notre existence : Jacques Salomé nous invite à les traverser et à savoir grandir à travers eux.  » Les deuils successifs de notre existence peuvent être aussi les germes de notre croissance » nous dit-il. Il nous invite à apprendre à nous séparer  sans être dans l’abandon ni dans la fuite.

Jacques Salomé nous parle de l’héroïsme au quotidien, et c’est une partie du livre particulièrement passionnante : l’auteur nous affirme que le vrai courage, c’est de savoir se définir, se positionner, se dire… sans se laisser définir ou embarquer par l’autre. Sortir ainsi des chemins tout tracés du terrorisme relationnel, refuser d’être conforme à ce que l’autre attend de nous… En bref, exister pleinement, c’est cela le courage d’être soi.

Enfin, la dernière partie du « courage d’être soi » est consacrée à la présentation de la Méthode ESPERE®, Jacques Salomé explicite les concepts de base et les règles d’hygiène relationnelle à mettre en place pour mieux communiquer. Il nous livre également une charte de bien-être avec soi-même pour apprendre à être un meilleur compagnon pour soi. Ce sont des principes à la fois simples et profonds, une véritable éthique de vie que je relis régulièrement pour me ressourcer.

La fin du livre est un message d’espoir, pour apprendre à accueillir la vie comme un cadeau, au-delà des épreuves, et à se responsabiliser.

Je recommande ce livre à tous ceux qui sont en quête d’eux-mêmes, qui souhaitent mieux communiquer et apprendre à s’affirmer en donnant du sens à leur vie.

NB : désormais, vous avez la possibilité d’acquérir les ouvrages dont je vous parlerai directement, en cliquant sur l’image du livre. Cela n’entraîne pas d’augmentation du prix pour vous et me donne droit à une petite commission, ce qui me permet de continuer à travailler sur ce blog 🙂

Communiquer même (et surtout !) en période de crise

DaDSCN2655ns un article précédent, je vous décrivais le système SAPPE (Sourd Aveugle Pervers Pernicieux Energétivore). Si vous n’avez pas lu cet article, je vous invite à en prendre connaissance ici.

Pour rappel, le système SAPPE constitue le climat d’incommunication dans lequel nous vivons, très présent en nous et autour de nous. Il repose sur des injonctions, des dévalorisations, des menaces, du chantage et des culpabilisations… dans la relation à soi et aux autres.

Ma proposition faite précédemment est de repérer ce système, afin de ne plus le pratiquer.

Où en êtes-vous aujourd’hui ? Avez-vous commencé à observer en vous-mêmes et chez les autres les attitudes anti-relationnelles ? Avez-vous mis en place une autre façon de communiquer ? Si besoin, je vous invite à lire ou à relire les 10 façons de mieux communiquer.

Je sais que le changement est de taille et je tiens à vous encourager à poursuivre vos efforts si vous vous êtes engagés dans ce chemin d’une meilleure communication.

Je sais aussi qu’il est parfois difficile de maintenir le cap et que le système SAPPE peut revenir au galop 😉

Voici quelques éléments supplémentaires pour vous aider à garder le cap.

 Pourquoi est-ce difficile de ne plus pratiquer le système SAPPE ?

D’abord, parce que ce système est répandu dans toutes les couches de la société, il constitue une norme. En sortir demande une prise de conscience et une sorte de reprogrammation : nous sommes conditionnés par le système relationnel existant et il s’agit de porter un regard critique sur cette façon d’être en relation. Pour cela, nous allons acquérir de nouveaux réflexes : ne plus parler sur l’autre mais à l’autre en utilisant le « je » par exemple. Cela prend du temps et, même lorsque de nouvelles habitudes relationnelles sont prises, la vigilance reste de mise.

Changer sa façon de communiquer constitue aussi une prise de risque : celui d’être regardé comme différent et dérangeant. Celui qui commence à pratiquer la Méthode ESPERE® peut être vu dans un premier temps comme un extra-terrestre. Le changement, s’il est déstabilisant pour vous, l’est aussi pour les autres 😉 Cette déstabilisation ne dure pas. Le plus important est de maintenir le cap.

Il y a une autre raison qui rend le changement relationnel difficile. C’est le fait qu’il est toujours plus facile d’accuser les autres que de prendre la pleine responsabilité de ce que nous vivons. C’est ainsi que nous attribuons bien souvent, ce qui nous fait problème, et notamment nos émotions négatives… à l’autre !

Oui, pour mieux communiquer, il s’agit avant tout de nous responsabiliser : nous sommes partie prenante de tout ce que nous vivons. Et si nous ne sommes pas responsables du comportement de l’autre, nous sommes bien responsables de ce que nous ressentons et de ce que nous en faisons. Le plus grand obstacle finalement, c’est en nous-même qu’il se trouve !

Petit guide pour les moments de crise

Même lorsque nous savons comment mieux communiquer, nous avons parfois (ou souvent !) des moments de crise dans lesquels nous avons recours au système SAPPE. Ces moments dévorent notre énergie et notre motivation. Nous repartons alors de plus belle dans l’accusation de l’autre, la culpabilisation ou l’auto-dévalorisation…

Vous vous demandez peut-être : « mais pourquoi est-ce si difficile? »

La réponse est à chercher dans l’histoire et le vécu de chacun.

Outre les raisons évoquées plus haut, voici une règle d’hygiène relationnelle importante : les émotions sont le langage du retentissement.

Chaque fois que j’éprouve une émotion du type colère, tristesse, agacement, énervement, désespoir…, cela signifie qu’un élément de mon passé remonte à la surface. Ce sont des blessures anciennes ou des situations inachevées qui disent qu’elles sont encore présentes et agissantes en nous. Ce qui est réactivé dans notre histoire, le retentissement, nous conduit à avoir des attitudes du système SAPPE. La blessure est à vif donc nous souffrons et nous nous défendons ainsi.

Nous avons tous en nous des blessures et des situations inachevées qui demandent à être entendues et guéries ou achevées. Selon les personnes, elles sont plus ou moins importantes.

Que faire dans les moments de crise pour parvenir à garder le cap d’une communication saine ?

Si vous êtes submergés par une émotion telle que vous ne pouvez plus communiquer de façon relationnelle, voici quelques pistes à explorer pour vous recentrer et garder votre motivation:

– Prendre du temps pour vous écouter et vous demander « qu’est-ce que je ressens et qu’est ce qui est touché en moi? » au lieu d’en attribuer la responsabilité à l’autre. Cette simple question est une prise en charge directe de notre propre responsabilité dans la relation. Je vous invite à l’inscrire comme habitude. De cette façon, vous pourrez passer du réactionnel (accusation de l’autre par exemple) au relationnel (positionnement à partir du « je »).

Mieux vaut différer un entretien trop difficile que risquer de dire des paroles qui dépassent notre pensée. Prendre le temps de s’écouter et de dire ce que nous avons à l’intérieur de nous en utilisant le « je » est un réflexe à acquérir pour mieux vivre ses relations.

– Vous ressourcer en lisant (vous pouvez lire mes articles :), les ouvrages et le site de Jacques Salomé par exemple…). Personnellement la lecture m’apaise, me parle et j’y trouve souvent des moyens de traverser les difficultés

– Participer à des ateliers ou des stages ESPERE® , pour pouvoir expérimenter en groupe la communication relationnelle et travailler sur votre façon de communiquer. Cela permet de bénéficier de la dynamique et de la motivation du groupe.

– Faire un travail individuel en consultation avec un praticien ESPERE®, afin de mettre en lumière vos difficultés et les dépasser.

Je réfléchis actuellement à un outil que je vous présenterai prochainement pour vous permettre d’apprendre pas à pas à mieux communiquer et à surmonter les obstacles qui se présentent à vous… en gardant votre motivation.

En attendant, je vous invite à laisser des commentaires sur vos difficultés et vos réussites.

A bientôt !

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Faire sa carte d’identité relationnelle

Nous entrons bien souvent en relation, sans dire qui nous sommes, ce que nous attendons de cette relation et ce que nous pouvons donner. Cela génère des non-dits et des incompréhensions qui peuvent parfois se révéler des années après. Car même si nous n’en parlons pas, nous avons toujours des attentes dans une relation.

Je vous propose donc de sortir du non-dit. Pour construire des relations sur des bases saines, je vous invite à utiliser la carte d’identité relationnelle. Cet outil va vous permettre de vous positionner face à votre interlocuteur tout en lui demandant si possible de procéder au même exercice.

Le mieux est de se préparer avant d’échanger avec l’autre, en écrivant.

Chaque relation donne lieu à une carte d’identité distincte : je n’attends pas la même chose de mon employeur que de mon conjoint 😉

Donc, je vous invite pour cet exercice à choisir la relation pour laquelle vous allez établir votre carte d’identité relationnelle.

Vous allez ensuite compléter trois cases :

1) Vos attentes

Il s’agit de ce que vous attendez dans cette relation.

Ex : au travail, peut-être attendez-vous un salaire, mais aussi de la reconnaissance sous forme de remerciements ou autres gratifications, le respect de votre vie personnelle…

Dans la relation de couple, vous attendez peut-être des câlins, une écoute, fonder une famille…

2) Vos apports

Il s’agit de que vous apportez, ce que vous investissez, ce que vous donnez dans cette relation.

Ex : au travail, je peux apporter mon diplôme, mon expérience professionnelle mais aussi mes relations dans tel secteur…

Dans une relation de couple, je peux apporter mon goût et mon talent en cuisine, mon écoute, mon soutien, mes passions..

Pour que la carte d’identité joue pleinement son rôle, il est important de concrétiser, de détailler à chaque fois en donnant des exemples si besoin.

3) Vos zones d’intolérance

C’est ce que vous ne pouvez supporter et qui pourrait vous faire remettre en cause la relation.

Ex : du harcèlement, de la violence peuvent être des zones d’intolérance.

L’idéal est ensuite de mettre en lien les cartes d’identité des deux personnes concernées. Par exemple, cet exercice est très utile dans le cadre d’une relation de couple : chacun le fait par écrit et ensuite les partenaires échangent. Ils peuvent s’apercevoir que les apports de l’un comblent les attentes de l’autre ou au contraire que ce n’est pas le cas. Tout en sachant qu’il est rare voire impossible qu’une relation puisse combler toutes les attentes d’une personne, cet outil est un très bon moyen de conscientiser si nous sommes plutôt comblés ou frustrés dans une relation.

Alors, pour concrétiser cela, voici ma carte d’identité relationnelle en tant que blogueuse vis-à-vis de vous mes lecteurs 🙂

Mes attentes : dans ma relation avec vous, j’attends avant tout d’être lue par vous et si possible d’avoir un écho de votre part, quand cela est juste pour vous. J’aime savoir si un article vous plaît ou vous dérange ou vous interpelle. J’ai comme attente également de bâtir une relation de confiance avec vous et de vous donner l’envie de venir me rencontrer en stage par exemple.

Mes apports : je vous apporte ma passion pour les relations humaines : ma formation à la Méthode ESPERE® de Jacques Salomé, mon expérience de formatrice et consultante en relations humaines ainsi que mon expérience de vie, à travers les articles de mon blog, mais aussi les consultations, les stages et les formations que je propose. Je vous apporte mes réponses à vos questions si vous en avez, en matière de communication et de relations.

Mes zones d’intolérance : le système SAPPE , sur ce  blog, je souhaite que la Méthode ESPERE® soit pratiquée et non le système SAPPE. Je ne tolérerai pas non plus le recours à la violence sous quelque forme que ce soit.

Voilà, alors vous vous en doutez peut-être, je vais vous inviter à faire de même et à me transmettre votre carte d’identité relationnelle  :  quels sont vos apports, vos attentes et vos zones d’intolérance dans la relation que vous avez en tant que lecteur avec moi ?

Vous pouvez le faire dans les commentaires en dessous ou par mail si vous préférez : anaiseuverte@yahoo.fr.

Merci à vous si vous faites cet effort de vous positionner dans la relation que nous entretenons ensemble 🙂

Comment recevoir ?

recevoir

Savez-vous recevoir ?

De prime abord, il peut sembler facile de recevoir.

A bien y réfléchir, tout dépend de ce que l’on reçoit : s’il s’agit d’un reproche, d’une menace ou de tout autre dérivé du système SAPPE, alors non, il n’est pas forcément bon ni facile de recevoir. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore le système SAPPE, le climat anti-relationnel dans lequel nous vivons, je vous invite à consulter cet article.

Nous avons toujours la possibilité de refuser quelque chose qui n’est pas bon pour nous en utilisant la confirmation Si quelqu’un vous dit par exemple : « tu n’es pas professionnel » et que cette phrase n’est pas bonne pour vous, il est tout à fait possible de dire à l’autre « oui, j’entends que tu penses que je ne suis pas professionnel. C’est ton point de vue, je ne le partage pas… ». Si vous souhaitez en savoir plus sur la confirmation, vous pouvez cliquer ici.

Dans des cas plus extrêmes, où ce sont des propos violents qui sont tenus, il est possible de rendre symboliquement la phrase prononcée en l’écrivant sur un papier telle qu’elle a été prononcée et en la rendant à l’autre. Cela permet de ne pas garder en soi le négatif d’une parole.

Qu’en est-il à présent du positif que nous recevons de l’autre : paroles gratifiantes, compliments, cadeaux 🙂 ?

La question n’est pas forcément plus simple car nombreuses sont les personnes qui sont en difficulté pour accueillir voire amplifier ce qu’elles reçoivent de l’autre. Par exemple, cette femme qui rejette tout compliment sur sa tenue vestimentaire ou son travail : « il n’y a rien d’exceptionnel » dira-t-elle.

Et voici comment le positif qui aurait pu s’inscrire en nous et nous donner de l’énergie reste en suspens. Nous nous privons alors de tout le bon de la rencontre avec l’autre… Nous privons aussi l’autre de la joie d’avoir donné.

Recevoir nécessite une capacité d’ouverture et une certaine force à l’intérieur car nous prenons le risque d’être touché par l’autre.

Recevoir peut nous mettre en dette. Si je reçois un cadeau ou une invitation, peut-être me sentirais-je redevable et voudrais-je rendre la pareille… C’est dommage car le véritable don est celui qui ne demande rien en retour. C’est pourquoi le vrai don est plus rare qu’il n’y parait 😉

C’est aussi pour cela que parfois nous allons refuser un cadeau qui nous paraîtrait disproportionné et nous mettrait en dette.

Il y beaucoup de subtilité dans l’attitude du recevoir. J’ai mis longtemps à comprendre qu’en réalité c’est celui qui reçoit qui fait un cadeau à l’autre, en acceptant, en accueillant ce qui vient de lui. Celui qui reçoit donne beaucoup de lui, en se laissant atteindre, toucher ainsi par l’autre… et en permettant à l’autre d’accéder au plaisir de donner. Je trouve qu’il est plus facile de recevoir en percevant cette dimension du donner dans le recevoir.

« Il faut créer beaucoup de vide en soi pour naître au recevoir » nous dit Jacques Salomé, j’ai envie de vous offrir cette phrase, tant elle me parle.

Créer du vide, c’est pour moi accepter de vivre la rencontre avec l’autre au présent, donc sans référence à ce qui s’est passé la veille ou l’année dernière, sans comparaison avec ce que je connais de l’autre… chaque fois que c’est possible.

Recevoir, c’est lâcher-prise  et prendre le risque de l’imprévisible. Un chemin que je vous souhaite d’emprunter 🙂