S’affirmer

Anaïs EUVERTE écrit le 16 novembre 2013
Publié dans La relation à soi Tags: , ,

Feuilles d?érable en automne.Lorsque je me suis formée à la Méthode ESPERE® de Jacques Salomé, j’ai découvert (entre autres !) que la plupart des conflits que nous rencontrons se situent à l’intérieur de nous : ce sont des conflits intrapersonnels.

Nous pensons parfois que le conflit se situe dans la relation à l’autre alors qu’en réalité, il est en nous. Repérer cela peut nous éviter de nombreux travers, et notamment celui d’accuser l’autre.

Voici un exemple : un voisin me demande de l’aide pour réaliser des travaux. Je n’ai pas le désir de l’aider mais je n’ose pas lui dire non, je me sens obligée de répondre favorablement à sa demande. J’accepte donc de lui donner ce coup de main, mais comme j’ai accepté à contrecœur, je vais peut-être lui faire payer inconsciemment cela. Je me plaindrai peut-être à d’autres du fait que ce voisin ne peut se débrouiller seul pour ses travaux, que je suis obligée de l’aider et que cela m’ennuie… et j’en voudrai à cette personne de m’avoir demandé ce service !

Or c’est bien moi qui ai accepté cette demande de mon voisin.

Il ne s’agit pas d’un conflit avec lui. Il s’agit ici d’un conflit intrapersonnel : un conflit à l’intérieur de moi, très répandu, qui consiste à être tiraillé entre deux aspirations : le désir d’être approuvé et le désir de s’affirmer.

Et ces deux élans ne sont pas toujours compatibles.

Dans mon exemple, si je m’affirmais, je pourrais refuser ou différer l’aide qui m’est demandée par mon voisin. Cela impliquerait peut-être de renoncer à être approuvée, c’est-à-dire de renoncer à plaire à l’autre, d’aller peut-être au-devant d’une déception de mon voisin et peut-être même d’un conflit.

Or être adulte, c’est pouvoir justement renoncer à l’approbation des autres pour pouvoir s’affirmer. Cela est nécessaire pour nous respecter et exister pleinement.

Bien sûr un minimum d’approbation des autres est aussi nécessaire à notre équilibre (peu de personnes souhaitent vivre dans la désapprobation de tous !), mais à petites doses et sur des sujets peu importants. Si nous sommes trop attachés au regard des autres sur nous, nous en sommes dépendants et nous ne sommes plus nous-mêmes : nous ne sommes que réponses aux attentes (réelles ou fantasmées) des autres.

C’est pourquoi je vous invite, lorsque vous êtes tiraillés entre votre désir d’être approuvés par les autres et celui de vous affirmer, à privilégier l’affirmation. C’est ce qui fait que nous pouvons être des êtres cohérents, capables de dire oui et aussi de dire non, de façon authentique.

Je vous invite donc cette semaine à prêter attention à la façon dont vous vous positionnez dans vos relations, pour savoir si vous êtes plutôt dans l’affirmation ou dans l’approbation. Si vous le souhaitez, vous pourrez témoigner dans les commentaires sous l’article.

Bonne semaine !

7 responses .

  1. Stéphanie dit :

    J’adore cet article et vous remercie pour le travail que vous partagez

  2. Sandrine dit :

    Merci pour tous les articles si bien résumés !
    Est-ce que reprocher à l’autre ce que l’on a à se reprocher à soi fait parti des conflits inter-personnels ?

    • Anaïs dit :

      Merci Sandrine.

      Si nous faisons des reproches à l’autre, nous risquons d’entrer en conflit avec l’autre, donc d’être en conflit interpersonnel. Il vaut mieux formuler des demandes que des reproches 🙂
      Si nous avons du mal à supporter quelque chose chez l’autre, c’est souvent parce que nous avons ce défaut à l’intérieur de nous : cela s’appelle l’effet miroir. De façon générale, les relations que nous avons avec les autres sont un miroir de ce qui se passe en nous.

  3. Nina dit :

    Merci Anaïs ! En effet différencier la dimension affective, le besoin d’être aimé et l’affirmation de notre intégrité est un exercice qui fait grandir (y).

  4. Philippe BAHIN dit :

    Merci Anaïs,
    Ce matin, lors de notre réunion hebdomadaire, j’ai appliqué le processus dont nous avons parlé ce samedi. Tout s’est très bien passé. Merci. Vous m’avez permis de franchir une étape. L’essai est transformé. Philippe