Je ne sais pas si comme moi vous avez vu passer sur les réseaux sociaux la veille de la rentrée des classes, des images et des posts dont le message était en substance : « Génial, OUF, enfin, nos enfants rentrent à l’école ! » ou bien « Libérés, délivrés ! » (les parents, pas les enfants!!)
C’est la même chose à chaque rentrée et c’est vrai que ces posts me font toujours sourire (et je fais partie aussi des parents qui se réjouissent de la rentrée 😉 )
Mais cette année, en lisant tous ces messages likés des centaines de fois par des parents épuisés, je me suis dit qu’il y avait quelque chose d’assez inquiétant dans cette situation, comme si finalement les besoins de nos enfants épuisaient nos ressources. Fondamentalement, cela ne devrait pas arriver.
Oui, être parent peut être épuisant, mais c’est aussi gratifiant, joyeux et enthousiasmant.
Alors pourquoi être parent de nos jours semble parfois mission quasi-impossible ?
Vous avez sûrement entendu parler comme moi du burn-out parental. Ce mal propre à notre époque a entre autres pour cause la difficile conciliation de nos vies professionnelles et familiales.
Le burn-out est un état d’épuisement émotionnel, psychologique et physique du parent.
Dans le cadre de mon métier, je vois de plus en plus de parents concernés par cet état et d’après une étude, 5 % des parents seraient touchés, 8 % seraient à risque élevé. Les parents élevant seuls leurs enfants et les parents d’enfants en bas âge sont les plus concernés. Lorsque dans mon cabinet, je reçois un parent épuisé, ce qui me frappe d’abord, c’est que la joie d’être parent l’a quitté. Le parent est éteint, il n’a plus d’énergie, la fatigue physique et émotionnelle a pris le dessus. Ce parent consulte souvent parce qu’il a une difficulté avec ses enfants, qui peuvent présenter des problèmes de comportement à la maison ou à l’école, des difficultés d’apprentissage…
Et c’est là, la deuxième phase du burn-out : le parent a des difficultés à éprouver de l’empathie vis-à-vis de son enfant. Il devient incapable de l’écouter, de chercher le sens de ses difficultés. Il s’agit d’un détachement émotionnel du parent. A ce stade, la relation parent-enfant est menacée, puisque c’est comme si le parent était absent. Ce détachement émotionnel est une protection mise en place par le parent pour se protéger du stress.
Cela peut amener l’enfant à développer de plus en plus de comportements dérangeants afin d’être enfin entendu.
Au dernier stade du burn-out, le parent peut être sujet à de l’agressivité, des débordements émotionnels importants et sombrer dans la dépression. Il peut y avoir : douleurs, troubles du sommeil, addictions, passages à l’acte violent… Les conséquences peuvent être dramatiques, c’est pourquoi il est très important d’apprendre à en repérer les signes avant-coureurs.
Comme pour le burn-out professionnel, il semble que les personnes les plus à risque soient celles qui veulent « trop bien faire », les parents perfectionnistes. Notre époque nous dicte beaucoup d’exigences pour être un bon parent : alimentation (bio bien sûr), éducation (bienveillante évidemment), jeux (éducatifs), écrans (limités)… Nous sommes abreuvés de conseils parfois impossibles à suivre dans la vraie vie.
Les parents qui font un burn-out ont généralement du mal à accepter de ne pas être parfaits. Ils ont du mal à lâcher-prise sur leurs représentations du modèle de parent.
Leurs sentiments d’échec et leurs difficultés à lâcher-prise les conduisent dans une impasse et les empêchent de relativiser et d’accepter la réalité de la vie de famille.
Personnellement, je pense que le burn-out parental peut concerner tous les parents à un moment ou à un autre de leur vie.
Certains d’entre vous ont-ils déjà connu une situation de burn-out parental ? Cela m’intéresserait beaucoup d’avoir vos témoignages dans les commentaires en-dessous.
Je vous retrouve dans quelques jours avec un article pour évoquer les solutions pour prévenir et sortir du burn-out.