Aujourd’hui j’ai envie de vous proposer une réflexion sur le thème « être fort, être fragile »…. et plus largement sur notre besoin d’être reconnus tels que nous sommes.
Et je vais vous parler pour cela de mon expérience.
D’abord, il y a dans la Méthode ESPERE® une règle d’hygiène relationnelle qui nous enseigne à ne pas se mettre d’étiquette et à ne pas en mettre aux autres. Se mettre une étiquette, cela signifie se dire par exemple « je suis nulle », « je suis fragile »…. Au lieu de reconnaître par exemple que j’ai des difficultés à faire telle chose et une fragilité dans ce domaine. Lorsque nous nous mettons une étiquette, c’est comme si nous n’étions que cela. Si je dis que je suis fragile, c’est comme si je me confondais avec ma fragilité. Alors que si j’ai une fragilité, je ne suis pas que cela et j’ai peut-être aussi en moi des ressources et des forces.
Pendant longtemps, j’ai cru que je ne devais pas montrer mes fragilités, alors j’ai appris à les cacher et je me suis construit une sorte de masque de la fille forte. Je pensais comme cela être mieux acceptée par les autres. Je croyais qu’en montrant ma vulnérabilité, je serais forcément rejetée.
Cela avait beaucoup d’inconvénients. Comme je me montrais forte, les gens le croyaient pour la plupart, et il devenait de plus en plus difficile de montrer mes faiblesses. Or je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais un fardeau est toujours plus lourd lorsqu’on le porte seul, surtout si on doit sourire en même temps 😉
Pour partager son fardeau, encore faut-il pouvoir en parler, dire qu’il existe.
Or le plus étonnant dans cette histoire, c’est qu’à force de le faire croire aux autres, j’ai fini par y croire moi-même : croire que j’étais une fille forte. Mais au fond, je sentais bien que tout cela ne respirait pas l’authenticité et qu’une douleur vivait encore à l’intérieur de moi.
Lorsqu’un jour j’ai pu mettre à jour mes faiblesses et mes fragilités, celles-ci se sont déployées et ont pris toute la place. Je dois vous dire que ce n’était pas vraiment agréable. C’était un raz-de-marée, dont je craignais qu’il n’emporte toute ma vie sur son passage.
Heureusement non…Petit à petit, ces fragilités ont pu reprendre une place adéquate, au milieu des forces et des ressources pour composer un paysage de personnalité plus juste et plus authentique.
Ce que j’ai appris, c’est que je ne suis ni forte, ni fragile. Pour oser être moi, j’ai à accepter l’ensemble de ma personne et à la montrer au monde.
Si vous montrez votre part de fragilité aux autres, dites-vous que cela autorisera les autres à faire de même… et peut-être alors aurons-nous des relations plus authentiques.
A l’heure où il est facile de succomber à l’appel de la perfection et de la réussite dans tous les domaines, il me semble important d’avoir à l’esprit que nous sommes avant tout des êtres humains, pétris de doutes, de qualités, de lumière et d’ombre aussi…
En avoir conscience nous renforce. Montrer qui nous sommes vraiment nous fait grandir et nous ouvre à de vraies rencontres avec les autres.
Comme me l’a appris Jacques Salomé : « pour pouvoir être reconnu tel que l’on est, encore faut-il se montrer tel que l’on est ».
Et vous, quelle est la partie de vous que vous gardez pour vous par peur d’être rejeté, moqué ou désapprouvé ?
Ce peut-être une faiblesse mais aussi un talent, une qualité… Nous sommes parfois très ingénieux pour nous saboter.
Je vous invite à accueillir cette partie-là, à lui faire une belle place en vous… et aussi dans vos relations avec les autres.