Monthly Archives:février 2016

Secrets de famille

Anaïs EUVERTE post on février 12th, 2016
Posted in Les relations humaines Tags:

Dans un précédent article, je vous ai parlé des non-dits, ce poison de la communication qui entrave nos relations.

Le non-dit devient un secret lorsqu’il concerne une chose en particulier qu’on ne peut pas dire car elle génère de la honte, un sentiment de culpabilité, de la souffrance…

On parle de secret pour des choses qui ont une importance particulière dans la vie et dans l’histoire de la famille. Par exemple, cela peut concerner les origines d’un enfant, sa paternité, son adoption, ou bien l’incarcération d’un parent, une maladie jugée honteuse, comme un trouble psychiatrique… ou bien encore un traumatisme (violence conjugale, viol…)… Les guerres génèrent aussi leur lot de souffrances et de tabous.

Tous ces événements font partie de l’histoire de la famille et s’ils ne sont pas nommés, ils vont devenir des secrets de famille. Or tout comme chacun a un inconscient, la famille aussi a un inconscient, appelé inconscient familial. Et tout ce qui y est refoulé car trop dérangeant risque de resurgir sous une autre forme.

Les  descendants vont donc inconsciemment se charger de révéler le secret. A travers des comportements, des somatisations, des maladies, des choix de vie… ils vont dire le secret, allant parfois jusqu’à s’identifier inconsciemment à un ascendant mal-aimé ou à avoir un accident à une date anniversaire d’un événement douloureux…

Le secret finit toujours par resurgir d’une façon ou d’une autre. Les descendants peuvent sentir que quelque chose ne tourne pas rond dans leur famille.

Vous vous demandez peut-être s’il y a des secrets dans votre famille. Je crois qu’il en existe dans toutes les familles ou presque. Il est difficile de parler de certains événements, et surtout des sentiments et des émotions qui y sont liés.

Lorsque je rencontre des personnes en séance, j’aborde assez souvent la question de l’histoire familiale et des éventuels secrets de famille. Et notamment, lorsqu’une personne n’arrive pas à être heureuse sans comprendre pourquoi. Quelqu’un qui n’a pas de difficulté majeure dans sa vie et qui pourtant est en dépression peut avoir intérêt à se pencher sur l’histoire de sa famille.

De la même façon, quand on sent confusément que ses parents ne sont pas ses vrais parents, il est intéressant d’aller chercher plus loin.

Comment connaître les secrets en question?

C’est parfois assez simple. Je dirais que la facilité à dévoiler le secret est fonction de la capacité à entendre des descendants. En clair, lorsque la personne est prête à entendre, alors des éléments de l’histoire familiale vont pouvoir lui être révélés.

En posant des questions à ses parents et à ses grands-parents, puis en faisant un arbre généalogique et ce faisant en soulignant les incohérences et les aspects obscurs de cet arbre, petit à petit des éléments se font jour.

Ce chemin n’est pas toujours simple : car les personnes qui ont fabriqué le secret, qui ont tu les événements ne souhaitent pas que le secret soit mis à jour et donc elles peuvent s’opposer à la démarche de vérité des descendants.

C’est un travail passionnant et nécessaire, pour lequel il peut être judicieux d’être accompagné.

Par ailleurs, en tant que parents, nous pouvons éviter de mettre du secret, en parlant à nos enfants des événements qui ont jalonné notre vie, même s’ils sont douloureux : les deuils, les traumas, le chômage, les séparations… Il ne s’agit pas de tout dire, et cela doit se faire dans un langage adapté à l’âge de l’enfant. Mais là où il y a des mots possibles, nous avons moins de risque que nos enfants mettent des maux.

Et s’il y a plus de conscience dans notre histoire familiale, nous devenons plus libres de vivre notre propre vie.

Je suis à votre disposition si vous souhaitez me poser des questions sur ce thème dans les commentaires 🙂

Passer du reproche à la demande

Anaïs EUVERTE post on février 3rd, 2016
Posted in Apprendre à communiquer Tags: ,

Il y a une règle d’hygiène relationnelle que j’ai apprise grâce à la Méthode ESPERE®, et que j’affectionne particulièrement, alors je vous la livre aujourd’hui :

« Derrière chaque reproche, il y a une demande ».

J’aime dire que grâce à cette simple règle, vous pouvez sauver votre relation de couple 😉

En effet, le couple est souvent un terrain privilégié pour les reproches en tous genres : « tu ne fais pas assez attention à moi », « tu ne fais jamais le ménage », « tu ne m’écoutes pas quand je te parle », « tu ne veux jamais rien faire »…

En réalité, quand nous reprochons quelque chose à quelqu’un, l’autre est mis en défaut : son comportement pose problème, et il risque d’être sur la défensive et de communiquer en étant dans le réactionnel… Nous suscitons rarement la coopération en étant dans la critique. De plus, le reproche est axé sur des comportements qui se sont passés et qu’on ne peut pas changer.

Passer du reproche à la demande signifie renoncer à accuser l’autre et commencer à se positionner clairement.

Si je reproche à mon conjoint de ne pas faire assez attention à moi, au lieu de parler sur lui, je peux commencer à parler de moi.

Voici un processus que je vous propose :

 

  1. Parler des faits, de ce qui s’est passé le plus concrètement possible. Si je reprends mon exemple « tu ne fais jamais attention à moi », il s’agit d’une généralisation et cela n’est pas du tout concret. Ce serait plus concret si je disais « je n’ai pas reçu d’attention de ta part à mon anniversaire ».
  2. Dire son ressenti : c’est-à-dire pouvoir nommer l’émotion ressentie dans cette situation. « Je me sens triste, en colère, furieuse… ». Nommer son ressenti se fait toujours en disant « je », puisque c’est bien moi qui ressens cela.
  3. Nommer son besoin : « j’ai besoin de recevoir des marques d’attention de ta part ».
  4. Formuler une demande précise et concrète : « je te demande d’accorder une attention particulière à mon anniversaire par un cadeau, une surprise… »

En faisant cela, vous sortez de la victimisation. Vous prenez aussi le risque de la réponse. Et vous sortez du mythe selon lequel dans un couple, l’autre devrait réagir de telle ou telle façon, sans même que vous ayez à demander… Les attentes implicites sont un vrai poison de la relation.

Ce processus de communication est valable pour beaucoup de situations et vous permet de vous positionner de façon relationnelle. Vous gagnerez ainsi en maturité relationnelle🙂

Je vous souhaite de beaux échanges nourrissants.